Major Prépa > Méthodologie > Avoir du charisme à l’écrit

« Le charisme est chez l’homme une étincelle qui n’a pas de prix et qu’il est impossible d’obtenir avec de l’argent. C’est une énergie invisible qui produit des effets visibles. » (Marianne Williamson)
Avoir du charisme à l’écrit, c’est possible et même très profitable ! Major-Prépa te propose de booster l’image que tu donnes de toi-même à l’écrit, et ce, dans toutes les matières. Et plus particulièrement encore, dans les disciplines qui supposent l’exercice de la dissertation, du commentaire ou de l’expression écrite (l’essay en langues).
Cet article entend bien te faire remporter l’adhésion de ton correcteur. Comment ? En t’aidant non seulement à choisir et à formuler tes idées (le fond), mais aussi à exploiter le style et le ton employés et la méthodologie (la forme). Grâce à cela, tu pourras convaincre et persuader de manière efficace. Tu y rencontreras quelques anecdotes, exercices et même certaines célébrités charismatiques telles que Steve Jobs, Bill Gates ou James Bond.
Avant de te lancer, sache que le correcteur n’est PAS la première personne à convaincre.
La première personne qui doit être absolument convaincue de la qualité de son travail, c’est TOI. Tu apprendras ici combien ton mental est essentiel et comment il faut t’y prendre, en amont comme le jour J, pour être à même de manifester un maximum de charisme. (N.B. Si tu es pressé·e, un dossier récapitulatif sur James Bond est proposé en fin d’article.)
Puisqu’il serait malvenu de ne pas faire preuve d’un minimum de charisme dans cet article, Major-Prépa te propose d’emblée des playlists musicales. Tu pourras te mettre dans le bain et incarner dès à présent cet esprit. Les arts tels que la musique, le cinéma ou la littérature constituent des ressources essentielles pour s’imprégner d’un esprit charismatique, lequel se travaille par la pensée, la volonté et l’imagination. Écoute ces playlists si tu manques de motivation !
Playlists charismatiques
- Pour les fans de musique classique
- Pour les inconditionnels de jazz
- Pour les aficionados de blues
- Pour les funk lovers
- Pour les invétérés de rap
- Pour les femmes fatales
- Pour les gentlemen
Pour les amateurs de musique rétro :
Et quelques titres incontournables, anciens comme modernes :
- Ima Robot, Greenback Boogie
- Playlist Avocats sur Mesure (Suits)
- James Brown, People Get Up And Drive Your Funky Soul
- Labrinth, Mount Everest
- Heavy Young Heathens, Lucifer Theme
- Bones UK, Pretty Waste (film Anna)
- Michael Giacchino, The Batman Theme (2022)
- Billy Idol, Dancing With Myself
- Amy Winehouse, Back To Black
- Apashe x Cherry Lena, Feeling Good
- Queen, We Are The Champions
- Jack White x Alicia Keys, Another Way To Die (James Bond : Quantum of Solace)
I – Le charisme : qu’est-ce que c’est ?
Quelques définitions du charisme
Dictionnaire Larousse |
1. Influence sur les foules d’une personnalité dotée d’un prestige et d’un pouvoir de séduction exceptionnels.
2. Sens religieux (Christianisme) : ensemble de dons spirituels extraordinaires (glossolalie, miracles, prophétie, visions…). |
Max Weber (anthropologie) |
Autorité d’un chef, ressentie comme fondée sur certains dons surnaturels, et reposant sur l’éloquence, la mise en scène, la fascination, etc. |
Bill Gates |
« … quand tu entres dans une pièce, tous les regards sont rivés vers toi. » (…when you walk into a room, all eyes are on you). |
Quelques personnalités charismatiques : Bill Gates, Steve Jobs, Barack Obama, Winston Churchill, Madonna, Marilyn Monroe, Greta Thunberg, Will Smith, Sharon Stone, George Clooney, Daniel Craig, Jean Dujardin, Ralph Lauren, Oprah Winfrey, etc.
Dépasser les idées reçues sur le charisme
Le charisme, ce n’est pas être beau ou belle. Le charisme, ce n’est pas mesurer 1 m 80, peser tant de kilos et avoir des millions de followers ou d’euros. Le charisme, ce n’est pas que les vêtements. Dans son ouvrage The Charisma Myth (2012), Olivia Fox Cabane narre une anecdote illustrant bien en quoi consiste réellement ce phénomène de quasi-magnétisme.
En 1886, deux candidats s’opposent aux élections estivales pour le titre de Premier ministre britannique. Une fonction offrant au vainqueur une autorité sur la moitié du globe terrestre, à cette époque victorienne où l’Empire s’était étendu. Ils se nomment William Gladstone et Benjamin Disraeli. Au cours de leur campagne électorale, ces messieurs invitent à dîner, chacun leur tour, la même dame. Cette dernière est interviewée par les journalistes au sujet de son futur vote.
Celle-ci tient alors des propos surprenants : « Après avoir dîné avec M. Gladstone, je savais qu’il était la personne la plus intelligente d’Angleterre. Mais après avoir dîné avec M. Disraeli, j’ai senti que c’était MOI, la plus intelligente d’Angleterre. » (After dining with Mr. Gladstone, I knew he was the cleverest person in England. But after dining with Mr. Disraeli, I felt I was the cleverest in England).
Elle vota donc pour Disraeli, car il lui permit de se sentir comme la plus intelligente de tout le pays. Pour mieux comprendre cette définition du charisme, il convient de signaler l’importance de la réaction des autres, car c’est elle qui détermine si l’on est charismatique ou non. Or, ce n’est pas à l’intelligence « froide » de W. Gladstone mais bien au contraire à la chaleur de Disraeli qu’a été sensible l’électrice de 1886.
Définition du charisme
Le charisme se définit comme un ensemble d’outils et de dispositifs (intérieurs comme extérieurs), verbaux et non verbaux, permettant à une personne de séduire l’autre ou plutôt de solliciter toute son attention, son admiration et un fort souhait d’adhésion à ses idées. Voici ce que tu ressens en côtoyant une personne charismatique :
- une admiration et une forte adhésion à ses idées, tendances et interprétations ;
- du plaisir à l’idée de la voir, d’entendre et de lire ses propos ;
- une clémence, une tolérance face à d’autres lacunes éventuelles ;
- une volonté de lui ressembler et d’être guidé·e par ses paroles/actes.
Ainsi, loin de se limiter à une prédisposition, à une séduction corporelle innée, le charisme se développe et se cultive en apprenant à se connaître et à agir en conséquence en fonction des diverses situations, bonnes ou mauvaises, qui se présentent (phase de découverte des sujets, par exemple). Être charismatique, c’est d’abord être à même de contrôler ce qui se passe dans notre mental pour maîtriser au mieux ce qui se passe à l’extérieur, dans le mental des autres. En particulier lorsque l’on s’exprime à l’écrit, à l’oral ou à travers un langage non verbal.
Les trois outils indispensables du charisme
La présence
Le fait d’être à point nommé dans l’analyse du sujet et de communiquer avec efficience.
- Bannis toute remarque hors sujet, toute digression malvenue ou trop longue.
- Sois régulier·ère dans la longueur de tes parties/paragraphes et prends soin de construire des phrases équilibrées, ni trop longues, ni trop courtes.
- Prête attention à la méthodologie pour chaque épreuve, y compris les langues. Tu as de la chance, Major-Prépa accorde un grand intérêt à cette question. C’est pourquoi tu trouveras sur le site de nombreux articles enrichissants en anglais, ou encore tout un bilan en allemand.
Bref, la présence, c’est le fait de signaler à ton lecteur que tu es dans le sujet, que tu en as saisi les enjeux. La manière dont tu construiras ton analyse (plan, parties, sous-parties…) est donc primordiale. Selon une méthodologie adaptée, tu dois procéder à une hiérarchisation de tes idées, en commençant, dans ta première partie, à traiter les arguments les plus évidents et les plus simples, pour terminer, en troisième partie, avec les plus complexes et les plus délicats.
Sois direct·e dans ton argumentation, sans oublier que chaque nuance apportée doit être pesée. En nuançant, tu ne dois pas te contredire, mais montrer au correcteur que tu anticipes ses contre-arguments éventuels, que tu n’es pas borné·e par une seule interprétation d’un phénomène.
Le pouvoir
Avoir de l’assurance, de la confiance en soi et de l’estime de soi permet de tenir des idées riches dans un style adéquat et même séduisant. Un style qui donne envie. Qui fait envie ! On compte dans l’histoire bien de grands meneurs charismatiques, bons comme mauvais, ayant soulevé des nations entières au nom de leur ambition d’expansion et de colonialisme (Napoléon).
Les dictateurs tels que Mussolini, Hitler ou Staline manquaient d’éthique et d’humanité (entre autres), mais pas de charisme. Et cela explique l’engouement des peuples pour leurs théories pourtant extrémistes et destructrices.
Par conséquent, si tu manques d’idées, ne te décourage pas ! Cela ne signifie pas que ta copie sera forcément médiocre. Pour commencer, n’hésite pas à enrichir tes révisions de lectures d’articles tels que celui-ci, traitant de la question du style dans l’épreuve de dissertation géopolitique.
Que faire face au manque de connaissance ou de confiance en soi ?
- Ton charisme pourra t’aider à te sortir de là. Dis-toi qu’avec les quelques outils et les connaissances que tu as pu intégrer tout au long de l’année, il t’est possible aujourd’hui et le jour J de proposer une réflexion cohérente reposant sur un certain nombre d’arguments bien présentés et étayés d’exemples appropriés. Donne le meilleur de toi-même, quand bien même le sujet ne correspondrait pas à tes attentes. Efface tous tes préjugés négatifs sur tes performances, car bien souvent en concours, tes attentes sont totalement faussées à l’issue d’une épreuve. Beaucoup de candidats pensant obtenir 17 finissent avec 7, et inversement.
- Dis-toi que peu importe les conséquences et que ce sujet précis est celui qu’il faut traiter. Quelle que soit ta réaction (que tu te décourages ou que tu te motives), le sujet restera le même. Il est hautement préférable de te motiver !
La chaleur
La bonne vieille captatio benevolentiae (recherche de la bienveillance de l’autre). Penser à son correcteur ou sa correctrice est essentiel lors de la rédaction.
En plus de te montrer sensible aux causes de nos sociétés, sache qu’une copie propre, aérée, parfaitement lisible et au style fluide, agréable et recherché, suscitera infiniment plus l’approbation du correcteur (qui n’en est pas à sa première copie ni à sa dernière) qu’une copie sale, raturée, illisible, au style saccadé et au registre peu soutenu. Même si ces deux copies possèdent les mêmes idées.
II – Comment construire la confiance en soi nécessaire pour devenir charismatique : le subconscient
Avant d’aborder plus concrètement la manière de manifester du charisme à l’écrit, il est nécessaire de comprendre la manière dont fonctionne le psychisme, régulé par un principe de consistance, et de t’habituer à donner le meilleur de toi-même, quelles que soient les circonstances, et notamment sous pression. Attention aux petites voix mesquines. Tu sais, celles qui te murmurent à l’oreille avant ou pendant une épreuve : « Tu es nul·le de toute façon ! Tu as eu 3 au dernier devoir. » Ou encore : « J’ai toujours été nul·le et mon prof de 5e était absent pendant six mois, en plus ».
Les conséquences de cette attitude d’échec sont bien plus désastreuses que tu ne le penses et cela se ressent aisément. Si ces pensées négatives te traversent l’esprit, cesse de les écouter et fie-toi à la conception de ton niveau. Donne le meilleur. Laisse-toi guider par la conviction que tu réussiras quoi qu’il arrive. En cas d’échec : évalue les écueils responsables de cet échec sans perdre confiance.
Les théories de Murphy et Coué
Dans La Puissance de votre subconscient (The Power of your Subconscious Mind, 1963), ouvrage vendu par millions et ainsi fort populaire dès sa sortie, l’auteur irlandais Joseph Murphy étudie les phénomènes appréhendés par le subconscient – cet état psychique dont on n’a pas conscience mais qui, malgré tout, influe sur notre comportement. Murphy fait bien évidemment écho à des recherches existant déjà, à titre d’exemple, chez le pharmacien français Émile Coué, lui qui donna son nom, dans les années 20, à une célèbre méthode d’autosuggestion – la méthode Coué.
Ces deux auteurs décrivent la puissance de l’imaginaire comme étant supérieure à celle de la volonté et postulent qu’à l’aide de pratiques liées à l’autosuggestion (se persuader que tout ira bien, par exemple), il est possible de parvenir à de bien meilleurs résultats, quelle que soit la tâche à accomplir. Bien que critiquées, ces théories ne sont pas totalement réfutables et bien des tests scientifiques démontrent encore la force des suggestions.
Des exemples concrets
Cela te rappelle sans doute le film Inception de Christopher Nolan ? Pour te donner un exemple plus concret, lorsque tu respires, tu ne t’en rends plus compte, car ce phénomène récurrent est passé dans le champ de l’aperception, comme bien d’autres automatismes qui te qualifient, gérés par le subconscient. Le problème, c’est que comme ta respiration, les pensées négatives auront tendance à te mener vers l’échec, tandis que les pensées positives te dirigeront vers la réussite.
Quand tu conduis une voiture ou n’importe quel véhicule, celui-ci se dirige naturellement là où se pose ton regard. Si tu regardes vers la gauche, ton véhicule s’orientera progressivement vers la gauche, même si tu tentes de faire autrement, ne serait-ce que ponctuellement. Il en va de même au concours : si l’échec accompagne tes pensées durant l’épreuve, il guidera chacun de te pas. Tu dois imaginer le succès et rien que le succès ! C’est ainsi, et il ne peut pas en être autrement.
De même, sans nous en rendre compte, nous pouvons saboter l’image que l’on donne de nous, à l’écrit comme à l’oral. Murphy te donne un grand nombre de conseils à ce sujet, afin de parvenir à penser de manière positive. L’idée est à la fois d’apaiser le corps par l’esprit à l’aide de pensées positives et de rassurer ou vivifier l’esprit par l’intermédiaire du corps (exercices de respiration, de détente musculaire, d’étirements, etc.).
Quelques citations de Coué et Murphy
Émile Coué La Maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente (1920) |
Joseph Murphy La Puissance de votre subconscient (1963) |
La première faculté de l’homme est l’imagination, qui va même au-delà de la volonté ; quand il y a lutte entre l’imagination et la volonté sans aucune exception.
Lorsque la volonté et l’imagination sont en accord, elles font plus que s’ajouter, elles se multiplient. L’imagination peut être conduite, notamment par l’autosuggestion (pensées et affirmations positives, etc.). |
L’imagination est la plus puissante de toutes tes facultés.
Tu es la somme de ce que tu penses du matin au soir. Rien ne t’empêche d’être heureux, si ce ne sont tes pensées et tes représentations mentales. Tout ce que ton esprit conscient suppose et croit être vrai devient vrai pour toi. |
Exercice : que faire des pensées négatives ?Perçois chacune de tes pensées négatives comme rien de plus que des graffitis que tu verrais sur un mur (lave-les rapidement dans ta tête, si cela t’apaise, en te disant qu’ils s’effacent très facilement). Ou, mieux encore, comme de vagues nuages qui se dissipent à l’horizon, petit à petit et sans effort, comme emportés naturellement par le vent. L’idée est de ne pas te placer artificiellement dans une situation d’échec (« Je suis nul·le, je n’y arriverai jamais », etc.) et quand bien même des signes venaient confirmer cette idée durant l’épreuve ou tout au long de l’année, il faut te forcer à t’éloigner de cette idée fausse. Bien que nous ayons tous des prédispositions pour certaines matières, rien ne t’empêche de passer de 3/20 à 15/20 dans une discipline où tu es peu inspiré·e. Autre possibilité : figure-toi que ces pensées négatives émanent d’une radio que tu peux contrôler et ainsi choisir de baisser le volume de ces voix. Ces mauvaises pensées ne déterminent pas qui tu es ni ce que tu vaux. Ta véritable valeur n’est pas quantifiable au vu des progrès que tu peux réaliser et de l’énergie positive que tu peux mobiliser le jour J afin de donner le meilleur de toi-même. Plutôt que de te focaliser sur l’échec, pense plutôt à ta réussite, à la victoire et surtout aux sensations qui découlent de cette victoire. Répète cette phrase intérieurement : « C’est tout simplement impossible d’échouer et seul le succès peut se présenter. » |
Une capacité de confiance en soi suffisante pour être à même de rendre contagieux ce sentiment d’assurance tout en remportant l’approbation des autres se cultive aussi bien en amont qu’en aval !
III – Préparer son charisme en amont
Avant l’épreuve : les détails techniques
Le plus grand ennemi du charisme, c’est l’inconfort. Être préparé à tout pour que le jour de l’épreuve soit un moment de détente et de concentration, et non pas un moment de panique et de préparatifs. Ce sont les détails suivants qui, susceptibles de nuire à ton mental, nécessitent une attention particulière de ta part en amont :
- la logistique : convocation et pièces justificatives, adresses, temps de trajet, transports (grèves) ;
- le matériel : stylos et doubles de stylo, effaceurs et blancs, etc. ;
- un entraînement à la gestion du temps avec préparation d’un « rétroplanning » pour chaque épreuve avant que celle-ci commence. Par exemple, pour une épreuve qui dure 2 heures, tu auras prévu quatre étapes : 45 min de planification, 1 heure de rédaction et 15 minutes de relecture ;
- des vêtements confortables pour composer, mais suffisamment distingués pour que tu puisses te sentir l’âme d’un penseur ou d’une penseuse ;
- une alimentation appropriée avant et pendant l’épreuve, avec hydratation et sommeil (évite les pics glycémiques pendant l’épreuve en mangeant un peu, mais régulièrement) ;
- une forme physique optimale (en cas de maladie ou de troubles, prévoir le nécessaire).
Anticipe tout problème avant d’être sur place et prévois une solution ayant été testée et qui fonctionne. Par exemple, si tu es en proie à des migraines régulières, tu ferais erreur de ne pas avoir du paracétamol avec toi le jour de l’épreuve. Il est impératif de veiller à être au meilleur de sa forme afin de pouvoir donner le meilleur de soi-même.
Y croire ! Se forger une réputation
Si tu souhaites donner le meilleur de toi-même et impressionner tes correcteurs, quel que soit ton niveau le jour J, la règle n° 1, c’est d’y croire ! Or, il est capital de te construire une réputation, une image appropriée à ton objectif de réussite afin de pouvoir t’y conformer plus facilement le jour J.
Si tes camarades te perçoivent comme un adversaire pas sérieux, cette image sera susceptible de venir te hanter lors d’une ou plusieurs épreuves. S’ils te perçoivent au contraire comme un adversaire redoutable ou encore comme un gros atout, tu auras davantage confiance en tes compétences et c’est cette confiance qui te permettra de booster tes idées, tout en paraissant convaincant·e sur le plan formel, rhétorique, stylistique et méthodologique.
Le savais-tu ?
Dans bien des matières littéraires impliquant l’histoire, la culture, la société, ce ne sont pas tant des idées (justes ou fausses) que la conviction du candidat et sa manière de mener son argumentation que l’on évalue. Plusieurs interprétations historiques, à titre d’exemple, ou philosophiques, sont à envisager avant de pouvoir parvenir à une conclusion convenable et solide.
Ce qui importe est d’être logique et surtout assuré·e dans tes propos. Imagine que ta copie sera publiée officiellement dans un journal de renom ! Cela t’aidera à changer ton style. Car pour séduire des lecteurs du monde entier, par exemple, tu dois écrire de manière soutenue, élégante, juste. Tu dois capter l’attention d’un grand nombre d’auditeurs différents, comme les correcteurs que l’on ne connaît jamais et que l’on imagine sous bien des aspects… n’est-ce pas ? Et ainsi rester dynamique dans ton argumentation [idée-exemple-commentaire].
Participe en cours, sois souvent volontaire
De manière ponctuelle, réserve-toi pour des interventions très fines pour donner une réponse que personne ne détient. Ce faisant, tu auras, entre autres plaisirs, les félicitations de ton professeur.
En effet, ce type d’expérience n’est pas négligeable dans la construction d’une confiance en soi sans faille et d’un mental robuste pour le concours.
Soigne tes oraux/khôlles
Surtout s’ils sont publics ou collectifs, tout comme tes exposés en classe. L’avis de tes professeurs et de tes camarades est essentiel dans l’image que tu te forges de toi-même.
Or, c’est avec cette image que tu devras composer le jour J.
Forme un groupe de travail avec quelques amis
Séances de révisions, partage de fiches… Investis-toi dans la matière que tu maîtrises le mieux. Eux feront de même dans les autres matières et chacun se sentira non seulement utile mais spécialiste, expert de sa matière.
Pour ce qui est des autres disciplines, le partage ayant eu lieu avant le concours améliorera, sans que tu t’en aperçoives, l’idée que tu te fais des autres disciplines, car tes camarades t’auront apporté leur expertise, à toi et rien qu’à toi.
Travailler en groupe permet d’humaniser les révisions et la charge massive de travail en prépa !
IV – Manifester du charisme le jour de l’épreuve
Avoir du charisme à l’écrit peut être résumé en plusieurs points.
Être à l’aise et inspirer confiance chez son correcteur
Pour ce faire, trois éléments sont à prendre en compte : l’identification des enjeux du sujet, la conceptualisation et la fiabilité des faits, exemples et dates que tu utilises. Ce travail permettra à ton correcteur de te suivre avec aisance et confiance.
Il est essentiel de connaître les attentes du jury sur le contenu, la méthodologie et la forme (grammaire, syntaxe, graphie, ) dans les détails, car un mot complexe ou faisant l’objet d’erreurs courantes fera partie des attendus du jury et un·e candidat·e capable de surmonter cet obstacle donnera instantanément une meilleure image de son niveau.
D’année en année, quelle que soit la discipline, il est possible d’isoler des lacunes communes aux candidats. En connaissant ces difficultés, tu montres que tu as tout à fait ta place au sein de cette Grande École, car tu es capable de penser au-delà de ta seule copie, tu sais te mettre dans un moule. Lis donc les rapports pour chaque épreuve, relis-les et fiche-les.
Plaire et séduire à l’aide d’une réflexion originale
Prépare une batterie d’exemples, d’anecdotes et de faits stimulants qui te permettront, le jour J, de faire preuve d’originalité, l’une des plus grandes qualités en concours. Les copies qui se ressemblent ont moins d’impact sur le correcteur.
Pour creuser cette qualité, tu peux consulter cet article sur comment rédiger une dissertation qui sort du lot.
Être dynamique, enthousiaste et affûté·e
Tout en restant clair·e, il est capital de bien souligner les étapes de ta pensée afin que ton correcteur en perçoive la logique et de rester dynamique, en proposant des idées variées, nuancées et étayées d’exemples et de commentaires ou d’analyses.
Paraître authentique et convaincant·e
À l’écrit, il s’agit de se montrer assertif sans être pédant. Sûr de ses propos sans être borné ni obtus. Montrer ses connaissances sans les étaler inutilement.
Au sein de ton argumentation, attention en particulier aux doutes et aux hésitations, qui s’opposent à l’art de la nuance. Cette dernière ne contredit pas tes propos, mais permet de mieux les contextualiser en soulignant un aspect plus particulier de la question.
Cultiver audace et culot sans toutefois prendre de risque et susciter l’indignation du correcteur
Ces deux traits sont souvent la marque de personnes puissantes et influentes. C’est là que t’aideront les prises de position franches, mais toujours circonstanciées. Les citations parfaitement à propos venant élucider le sujet en quelques mots, alors que tous les candidats rédigent un grand nombre de pages. Imagine le plaisir du correcteur face au charisme que représente la capacité d’un candidat à résumer le sujet avec une citation impressionnante ou à l’aide d’un ou deux concepts.
De même, il peut s’avérer utile, faute de temps, par exemple, de s’octroyer une légère infraction méthodologique si cela est compensé par d’autres atouts maîtres qui justifieraient la liberté prise sur la méthodologie. À titre d’exemple, certaines conclusions très courtes (5 lignes au lieu de 15) peuvent avoir un effet très positif sur le correcteur. Ce dernier étant ravi à la fois de constater la capacité laconique et synthétique des dernières lignes et du gain de temps qu’elles lui offrent.
Très souvent, les conclusions ne sont pas abouties, ou plutôt affirment en 15 lignes ce qui pourrait être révélé en seulement 4. Une conclusion ne doit pas simplement « répéter » les trois grandes parties du plan, car le correcteur en a déjà pris connaissance à ce stade (utilise des synonymes pour varier). Il s’agit d’aller plus loin dans la réflexion, en s’appuyant rapidement sur les conclusions opérées dans le développement.
Pense à pratiquer régulièrement cet exercice : rédige un paragraphe de 15 lignes et réduis-le à seulement quatre lignes. Cela te contraint à être davantage sélectif·ve face aux idées et aux mots que tu emploies. Garde le meilleur : les concepts, les tournures stylistiques raffinées ou faisant office de transition, le lexique soutenu et approprié, etc.
Neutraliser l’effet nocebo
Neutraliser la négativité est un enjeu essentiel du charisme, qui vient du mental. Des étiquettes négatives t’ont été collées tout au long de ta scolarité ? Pense que toutes les remarques que tu as pu recevoir, les mauvaises notes, sont comme une pilule médicamenteuse vide, mais que tu y crois tellement que tu finis par rendre une copie conforme à ta représentation de la réalité.
Terme apparu en 1961 sous la plume de Walter Kennedy, le nocebo se définit comme une substance ou un médicament vide, mais qui provoque malgré tout un préjudice perçu. Contrairement au placebo, qui induit des effets bénéfiques. Les détenteurs du charisme savent avoir recours à l’effet placebo pour se redonner confiance de l’intérieur, et ce, grâce à la visualisation. Voici deux exercices simples et peu chronophages qui t’aideront.
Exercice 1 : Le général d’arméeFigure-toi sur un champ de bataille. Tu incarnes un puissant général d’armée et tu es protégé·e par des milliers de soldats qui s’apprêtent à remporter la victoire. Prends une posture bien droite, la tête haute, le menton légèrement levé et, si tu le souhaites, croise tes bras derrière le dos. Inspire profondément en pensant à la victoire qui est tienne, puis expire en te représentant cette foule qui t’acclame en ton nom. Surtout, prends le temps de ressentir les émotions et les sensations que te procure ce spectacle intérieur (l’adrénaline, la gloire, la joie, la fierté). C’est à travers ce ressenti « artificiel » que ton corps et ton esprit pourront s’aligner au projet de réussite que tu convoites. Tu peux mettre une musique épique de ce type pour t’imprégner encore mieux de ces impressions. Exercice 2 : Le chat joyeuxDebout ou assis·e, croise les doigts et lève les bras haut vers le ciel, aussi haut que possible. Étends ta cage thoracique en prenant une inspiration longue et profonde, puis sens-la se gonfler, doubler de volume. Retiens alors ta respiration deux à trois secondes en faisant un grand sourire. Puis, lentement et aussi longtemps que possible, expire par la bouche en te détendant autant que possible. Cet exercice rapide te permettra de booster ton énergie intérieure et ta capacité à extérioriser ta pensée, à mieux formuler ta pensée. |
V – Le charisme en situation
Soigne ton entrée en scène : la première phrase de l’introduction
Pour le sujet de Culture générale HEC 2022 : « S’aimer, est-ce se perdre ? »
Faire une entrée ratée à l’écrit |
Faire une première impression charismatique |
Phrase d’accroche peu attirante : « Le sujet d’étude porte sur l’amour et la perte de soi. Quand on s’aime, on peut être amené à considérer comme norme de toutes choses et, ce faisant, omettre l’importance de l’altérité. » Il est évident que les introductions abordant le sujet sans finesse ou avec lourdeur donneront une très mauvaise image du candidat, s’agissant de la toute première phrase de la copie. Sois subtil·e et raffiné·e à cette étape et retiens ceci : « On ne dispose jamais d’une seconde chance pour faire une bonne première impression. » (Olivia Fox Cabane) |
Commence plutôt par une anecdote originale et très puissante, étroitement liée au sujet. Autre possibilité : utilise une citation séduisante qui confirme ou infirme les enjeux implicités par le libellé du sujet. Ce dernier prenait soin, cette année, par l’emploi d’une question fermée qui supposait de trancher, de suggérer une approche dialectique. Nous utiliserons deux citations en guise d’illustration :
1. « Aimer, c’est perdre le contrôle. » (Paulo Coelho) L’annonce du libellé précis viendra, par la suite, confirmer les propos de Coelho, tout en apportant une nouvelle facette, l’idée d’amour de soi. Cela te permet de faire preuve de progression dès les premières lignes de ton introduction. 2. « L’amour de soi est une idylle qui ne prend jamais fin. » (Oscar Wilde) Cette citation plus tranchée omet de la notion d’amour de soi toute possibilité de « perte », à l’inverse du libellé (« … est-ce se perdre ? »). |
Pour en savoir davantage sur la question, tu peux découvrir l’analyse du sujet de Culture générale HEC 2022.
Définition et analyse des concepts
Pour le sujet de Culture générale HEC 2022 : « L’animal »
Manque de charisme dans la définition et l’analyse des concepts |
Définition et analyse charismatiques |
« L’animal est un concept se rapportant à des êtres vivants qui se distinguent des autres règnes, végétaux et humains. »
Ici, la définition du candidat est trop vague et pas assez affûtée. Dans ta définition, reste toujours aiguisé·e et intègre déjà une partie de ton argumentaire. Montre d’emblée l’angle d’attaque que tu as choisi pour traiter le sujet. |
Utilise des tensions, des paradoxes, des oppositions.
Il serait intéressant de commencer par noter la double nature grammaticale du terme animal, tantôt adjectivale et synonyme de « primitif », tantôt nominale et dotée d’un double sens, là encore, péjoratif comme mélioratif : 1. péjoratif : est animal ce qui est non civilisé. Or, l’homme se distingue de l’animal par ses capacités grégaires (tu pouvais évoquer « l’animal politique »), idée commune assignant à la notion d’animalité une facette péjorative. 2. mélioratif : l’étymologie du premier morphème [anima] désigne l’âme et par extension l’essence de l’homme, sa nature, son souffle vital (le pneuma). En proposant cette grille de lecture [dénotations péjoratives/mélioratives], tu proposes un angle d’attaque original, qui t’est propre et synthétise ta pensée. Cela est en réalité courtois et plaît au correcteur. L’angle que tu choisis ne doit néanmoins pas réduire le champ d’étude du sujet au point d’en omettre des enjeux sous-jacents. De là découlent d’autres concepts corollaires à l’animal tels que l’inné vs l’acquis, etc. Intègre autant d’antonymes et de synonymes des termes en présence le jour de l’épreuve. Cela est essentiel et donnera l’impression que ta réflexion est plus riche, plus complexe. |
N’oublie pas que tu peux consulter la grange à copies de Major-Prépa. Celle-ci regorge de bonnes copies pouvant t’inspirer.
Soigne ta problématique
Pour le sujet Ecricome 2022, ESH : « Le libre-échange est-il une “théorie sans réalité et le protectionnisme une réalité sans théorie” » ? (Paul Bairoch)
Manque de charisme dans ta problématique |
Charismatique |
« Le libre-échange est-il dépourvu d’existence, historiquement ? Qu’en est-il du protectionnisme ? N’a-t-il pas de fondement théorique ? »
Bien qu’éventuellement pertinentes, ces questions trop directes ne prennent pas soin de hiérarchiser la pensée. Deux conseils : 1. Rédige une phrase affirmative pour annoncer la problématique, qui paraîtra alors plus claire et plus percutante. 2. Tente de lier tes questions, de synthétiser leurs formulations, afin qu’elles soient plus compactes et ainsi plus complexes. Soigne toujours tes attaques, surtout ta problématique et tes titres de partie. |
Le sujet interroge deux attitudes face au débat libre-échange/protectionnisme (né au XIXe siècle), nommément, leur théorisation vs leur mise en pratique : dans quelle mesure la théorie a-t-elle reflété, de facto, la dynamique du commerce international depuis le XIXe siècle ?
Il s’agit notamment d’interroger les rapports de rupture et/ou de continuité dans le passage de la théorie à la pratique. [Note que dans ces formulations apparaissent de nouveaux concepts, à définir et à raccrocher au sujet.] Les attendus à expliciter :
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Pense à consulter un corrigé de ce sujet et si tu souhaites entretenir tes connaissances, n’hésite pas à tenter ce quiz spécial ESH pour mieux connaître ton niveau.
Comment avoir un style charismatique à l’écrit ?
Un style charismatique, c’est un style direct et concis, mais qui fascine par sa qualité et par son impact sur le lecteur. L’un des inconvénients des concours réside dans le fait d’être limité, en termes de rédaction et de correction, par le recours au stylo et à la feuille blanche. Un ordinateur permet d’améliorer le style d’un paragraphe avec aisance et rapidité, mais le jour J, dans cette salle remplie d’autres candidats, il te sera plus difficile de recourir aux effaceurs et aux blancs pour améliorer la formulation ou le style d’une idée.
Privilégie les formulations directes, où l’idée est exposée de manière claire, fluide et logique par rapport à ce qui précède et qui suit. Chaque début de paragraphe doit être un chapeau ou s’apparenter à un titre bien formulé, ponctué de concepts. Dès la première ligne, donne ton idée clairement afin que ton lecteur sache d’emblée de quoi sera composé ce paragraphe.
Te montrer direct·e dans tes formulations implique, de surcroît, d’éviter les parasites langagiers et précautions oratoires de type : « Je pense que…», « Selon moi… », et ainsi d’éviter les fautes graves véhiculées par la doxa.
Expressions incorrectes |
Expressions de substitution |
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Qu’est-ce qu’une phrase et un paragraphe charismatiques ?
Sur le plan syntaxique, cela se traduit par une fluidité de la phrase, rendue possible par l’utilisation des connecteurs logiques garantissant une hypotaxe de qualité. L’hypotaxe désigne un type de phrase complexifiée par le recours aux conjonctions de subordination et de coordination.
Tes phrases doivent être suffisamment longues pour ne pas appartenir à la parataxe, qui est l’inverse de l’hypotaxe : phrases courtes et saccadées à éviter. Par exemple : « La cryptomonnaie est critiquée. Cela rapporte peu. Certains réussissent. Ces jours-ci, les risques sont encore plus élevés. » Rédige des phrases composées de 20 à 50 mots, cela te permettra d’exposer une idée avec nuance et conviction.
À titre d’exemple, pour corriger l’exemple de parataxe ci-dessus au sujet de la cryptomonnaie, utilise l’expression de la concession ou du contraste :
« (1°) Bien que/Pour autant que la cryptomonnaie connaisse une baisse de popularité ce trimestre, (2°) des risques mesurés permettraient néanmoins/toutefois [nuance] de s’imposer sur le marché, (3°) mais de quelle manière ? »
[Notons la logique et la fluidité animant cette formulation en trois étapes : 1° tu concèdes un argument de manière directe, franche, puis 2° tu le nuances en suggérant une nouvelle idée et 3° tu suscites l’intérêt du lecteur dans la mesure où tes idées suivent la logique de ta pensée. Nous avons ici complexifié tout en synthétisant la série initiale de phrases qui n’étaient pas liées en n’en conservant que le meilleur.]
Employer des synonymes, variations, concepts et locutions latines
Tout au long de chaque paragraphe et même de ta copie, veille à employer des synonymes, sur le plan lexical, et des variations, sur le plan syntaxique. En fonction de l’épreuve et du sujet, il est essentiel que tu te constitues, rapidement en début d’épreuve, une batterie de synonymes pertinents, en particulier les concepts.
Tu peux également réserver ce travail pour le moment de la relecture, à condition de t’y tenir et de t’y consacrer pleinement. Consacré aux épreuves d’anglais mais tout à fait applicable aux autres matières, cet article révolutionnera la manière dont tu manies les concepts.
Enfin, les locutions latines seront les bienvenues si elles sont maîtrisées. Elles apporteront à ta copie une certaine noblesse en plus d’une justesse appréciable.
Quelques locutions latines pour varier et enrichir ton lexique
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CONCLUSION : « Il convient d’être prêt. » (Hamlet)
Comme le conclut Hamlet à la deuxième scène de l’acte 5, soit la fin de la pièce de Shakespeare, lorsqu’il a acquis un certain charisme : « Il convient d’être prêt. » (« The readiness is all. »)
Fais le maximum pour te préparer en avance puis, le jour J, quoi qu’il arrive, cultive un esprit positif et donne le meilleur de toi-même. Pas d’excuse. Pas d’échec.
Enfin, le charisme, ce n’est pas tant être prêt que se sentir prêt, car comme le rappelle Machiavel : « Tout le monde voit ce que vous semblez être, mais très peu perçoivent qui vous êtes véritablement. »
DOSSIER RÉCAPITULATIFLE CHARISME DANS LA CULTURE : JAMES BONDEn nous concentrant sur un personnage, en l’occurrence James Bond (on songe également, en parallèle, à tant d’autres figures emblématiques de l’espionnage telles que Ethan Hawk de Mission Impossible, Anna du film éponyme de Luc Besson, etc.), il nous sera plus aisé d’assimiler l’idée que le charisme n’est pas naturel ou inné, mais s’apprend et se développe. Ainsi, comme un acteur, il convient de te mettre dans la peau d’un personnage, bien souvent. Au fil du temps, une personne charismatique saura faire preuve d’automatismes efficaces, mais au début, il est capital de se défaire de certaines mauvaises habitudes. Né en 1953 sous la plume de Ian Fleming, James Bond est un agent des services secrets britanniques réputé pour son efficacité sur le terrain et pour son charme. Personnage charismatique par excellence, James Bond est interprété, au cinéma, par les meilleurs – de Sean Connery à Daniel Craig, en passant par Roger Moore et Pierce Brosnan. C’est précisément le personnage de James Bond qui a permis à ces acteurs d’acquérir un grand charisme et de connaître une renommée mondiale. La scène d’ouverture de Casino Royale (2006), avec Daniel Craig, montre un Bond redoutable ayant anticipé tous les problèmes possibles au cours de cette mission qu’il clôt avec brio. Lui qui s’est chargé, en amont, d’éliminer tous les obstacles à sa réussite. Un Daniel Craig désarmant, somme toute, d’autant plus que, dans cette scène, son adversaire brandit un revolver que l’espion avait pris soin de décharger au préalable. Chez l’homme et la femme charismatiques, rien n’est laissé au hasardLe charisme de Bond est tel que sa plus célèbre citation est en réalité, certes séduisante mais pas pour son contenu : « Je m’appelle Bond. James Bond. » Bien qu’elle soit courte et peu élaborée, cette réplique te montre à quel point ce ne sont pas tant les idées que la forme qui importent, ou plus précisément toute l’armature (discursive et verbale comme gestuelle et non verbale ; en l’occurrence, il utilise une diacope) qui entoure une idée et que l’on perçoit tout autant que l’idée elle-même. Or, le charisme de James Bond tient à cinq atouts à retenir et à appliquer à l’écrit. 1. Sa fiabilité et la confiance qu’il inspireBien qu’il soit agent double, James Bond reste intègre et fidèle à ses causes. On lui confierait n’importe quelle mission les yeux fermés. Des missions simples comme des missions impossibles. A l’écrit : 1° reste fidèle, tout au long de ton développement, aux annonces que tu as réalisées en introduction et 2° traite le sujet avec honnêteté et transparence. N’avoir pas suffisamment révisé ne justifie pas l’un des plus grands travers en concours : le hors-sujet. Même s’il est peu aisé de répondre à la question posée, tente malgré tout de trancher et, tout simplement, de répondre à la question. L’introduction pose une problématique à laquelle doivent impérativement répondre non seulement le développement mais aussi la conclusion. À titre d’exemple, il serait mal venu de contredire bêtement, en conclusion, ce que tu as avancé dans ta deuxième partie. À moins d’avoir précisé que cette nuance s’applique dans un contexte marginal ou exceptionnel. Reste cohérent·e, consistant·e dans les propos que tu tiens, et ce, d’un bout à l’autre de ta copie. 2. Son assuranceNote que les acteurs prennent une intonation descendante très convaincante à la fin de la citation susmentionnée : « Bond. James Bond. » À l’écrit : sois direct·e et convaincant·e dans chaque phrase, en procédant de manière méthodique et circonstanciée, en apportant des arguments et des preuves à l’appui. Par exemple : idée/exemple/analyse de l’exemple. Montre que tu maîtrises le langage (ta copie doit être bien écrite et relue pour retirer les quelques scories qui demeurent), mais aussi le style et la rhétorique. 3. Sa force intérieureDéterminé, voire opiniâtre, et courageux, mettant sa vie en danger pour les autres, James Bond ne doute pas des valeurs altruistes qui animent ses sacrifices. C’est cette foi inébranlable qui lui confère patience et constance. Même lorsqu’il saute sur un train en plein élan depuis un pont à 20 mètres de hauteur, il cultive ce côté froid, posé, que l’on associe aux Anglais. Le visage égratigné, les côtes fêlées, il continue d’avancer. À l’écrit : même si tu es absolument convaincu·e d’échouer, ne te mets pas martel en tête en découvrant le sujet, durant la phase de planification et au cours de la rédaction. Reste déterminé·e ! Les autres candidats sont probablement dans le même état que toi et tu le regretteras si tu ne donnes pas TOUT. La cloche n’a pas sonné et tout peut arriver. 4. Son charme physiqueBond n’est pas seulement beau, mais aussi parfaitement apprêté. On l’associe, dans ses costumes mythiques, au confort, à l’opulence et au pouvoir. À l’écrit : pense que ta copie sera l’unique élément visible du correcteur. Tu comprends mieux pourquoi une copie sale et illisible (ou, pire encore, saturée de fautes) aura des conséquences sur la manière dont ta réflexion sera perçue. Même lorsqu’un correcteur ne prête que peu d’attention à la forme, une copie propre fera toujours meilleure impression. 5. Son recours au langage verbalLes interventions de l’espion britannique sont toujours justes, courtes, précises, exactes et dépourvues de parasites langagiers ou de propos hors sujet. Comme James Bond, vise toujours le mille et ne t’écarte pas du fil directeur qui anime ta copie. À l’écrit : chaque idée, chaque phrase et chaque mot doit être pesé. Cet adjectif est-il juste, exact, convenable à l’écrit ? Cultive un registre soutenu et étayé d’un lexique riche et varié. Parler pour ne rien dire, pour meubler, n’est pas rentable même si le sujet est difficile. Évite les jugements de valeur inutiles. Et si ta prise de position subjective est attendue, assure-toi qu’elle repose notamment sur des constats objectifs, des faits indiscutables. Le ton que tu dois employer est celui de l’assurance. Et si cela ne t’empêche pas de poser une question pour ainsi poser la nature problématique et donc pertinente du sujet, tu dois veiller à ce que chacun de tes arguments soit IMPARABLE, indiscutable, irréfutable. Vu le niveau d’exigence attendu en concours, les correcteurs ne vont pas hésiter à chercher la petite bête et tenter d’opposer des arguments à tes idées. Pour chacune de tes idées, anticipe les critiques éventuelles que pourrait formuler l’enseignant le plus dur que tu aies eu. Si un contre-argument de taille se manifeste, tu prendras conscience que tu as peut-être négligé un aspect du sujet. Dans ce cas, tu peux formuler cette nuance d’emblée, s’il s’agit d’une idée secondaire, ou encore lui consacrer toute une sous-partie. N’hésite pas à accorder à la phase de planification une durée suffisante et à revoir ton plan tout au long de l’épreuve. Car même pour les exercices longs dépassant les 4 heures, le plan et la problématique constituent la fondation même de ta copie. Et le temps est un ennemi redoutableSi tu disposais de 40 heures au lieu de 4 heures, ta réflexion serait bien plus élaborée. Ainsi, entraîne-toi à rédiger avec fluidité, maîtrise et rapidité, car c’est la phase de réflexion qu’il faudra privilégier le jour J. |