fonctions

En plus des fonctions trigonométriques classiques qui sont au programme, il en existe d’autres qui tombent parfois aux concours, comme les fonctions sinh (ou sh) et cosh (ou ch). Dans cet article, tu trouveras des astuces sur ces deux fonctions, qui sont tombées l’année dernière dans le sujet EDHEC 2022.

 

Les fonctions dites hyperboliques

Sans répéter l’article concernant les fonctions trigonométriques (qui sont hors programme ECG), voici tout d’abord les bases à connaître sur ces deux fonctions.

 

Le cosinus hyperbolique

Le cosinus hyperbolique est la partie paire de la fonction exponentielle. Il est noté \(ch\) et est défini par

\(\displaystyle ch(x)=\frac{e^{x}+e^{-x}}{2}\)

La fonction cosh (ou ch) est une application de ℝ dans [1, +∞[ strictement croissante sur ℝ+, et paire. La fonction cosh est de classe C sur ℝ et sa dérivée est le sinus hyperbolique.

 

Le sinus hyperbolique

Le sinus hyperbolique est la partie impaire de la fonction exponentielle. Il est noté \(sh\) et est défini par

\(\displaystyle sh(x)=\frac{e^{x}-e^{-x}}{2}\)

La fonction sinh (ou sh) est une bijection de classe C de ℝ sur ℝ strictement croissante et impaire. Sa dérivée est le cosinus hyperbolique.

 

Démonstrations de résultats classiques

Une fois les fonctions bien définies, passons à la réponse de questions classiques.

 

Parité

  • La fonction \(ch\) est paire

 

En effet, \(\displaystyle \forall x \in \mathbb{R}, -x \in \mathbb{R}\) et \(\displaystyle \forall x \in \mathbb{R}, ch(-x)=\frac{e^{-x}+e^{x}}{2}=ch(x)\)

Donc, \[ \fbox{ ch est paire }\]

  • La fonction \(sh\) est impaire

 

En effet, \(\displaystyle \forall x \in \mathbb{R}, -x \in \mathbb{R}\) et \(\displaystyle \forall x \in \mathbb{R}, sh(-x)=\frac{e^{-x}-e^{x}}{2}=-sh(x)\)

Donc, \[ \fbox{ sh est impaire }\]

 

Dérivées

  • La dérivée de \(ch\) est \(sh\)

 

En effet, la fonction \(ch\) est dérivable sur \(\mathbb{R}\) et \(\forall x \in \mathbb{R}\), on a :
\(\displaystyle ch'(x)=\frac{e^{x}+(-e^{-x})}{2}=\frac{e^{x}-e^{-x}}{2}=sh(x)\)

  • La dérivée de \(sh\) est \(ch\)

 

En effet, a fonction \(sh\) est dérivable sur \(\mathbb{R}\) et \(\forall x \in \mathbb{R}\), on a :
\(\displaystyle sh'(x)=\frac{e^{x}-(-e^{-x})}{2}=\frac{e^{x}+e^{-x}}{2}=ch(x)\)

 

Variations

  • La fonction \(ch\) est décroissante sur \(\mathbb{R}^{-}\) et croissante sur \(\mathbb{R}^{+}\)

 

Le domaine d’étude de la fonction \(ch\) se réduit à [0, +∞[ puisqu’il s’agit d’une fonction paire.

\(\displaystyle \forall x \in \mathbb{R}, ch'(x)=sh(x)\ge 0\),

donc la fonction \(ch\) est croissante sur [0, +∞[ et ainsi par parité, décroissante sur ]\(-\infty,0]\)

De plus, \(ch(0)=1 \) et \(\lim \limits_{x \to +\infty} ch(x)=+\infty\)

D’où le tableau de variation suivant :

Tableau de variation

  • La fonction \(sh\) est strictement croissante sur \(\mathbb{R}\)

 

Il suffit de l’étudier sur [0, +∞[ puisqu’il s’agit d’une fonction impaire. La dérivée de \(sh\) est \(ch\) et on a vu que \(ch x > 0\) pour tout x ∈\(\mathbb{R}\), donc \(sh\) est strictement croissante.

D’où le tableau de variation suivant :
Tableau de variation

 

Bijections réciproques

  • La fonction \(ch\) est continue et strictement croissante sur [0, +∞[, elle réalise donc une bijection de cet intervalle sur son image [1, +∞[ et on peut définir son application réciproque.

 

On appelle fonction argument cosinus hyperbolique, et on note \(argch\) la fonction

\(argch : \begin{cases} [1, +∞[ \to [0, +∞[, \\
x \mapsto argch(x) \end{cases}\)

l’application réciproque de la restriction de la fonction cosinus hyperbolique à l’intervalle [0, +∞[

Calculons l’expression de \(argch\)

\(\forall x \ge 1\), on résout l’équation \(\displaystyle y=ch(x) \Leftrightarrow y= \frac{e^x+e^{-x}}{2} \Leftrightarrow 2y=e^{x}+e^{-x} (e^{x})^{2}-2ye^{x}+1=0\) en multipliant par \(e^{x}\)

D’où :
\(\displaystyle y=ch(x)\Leftrightarrow\begin{cases} X=e^{x} \\X^{2}-2yX+1=0 \end{cases}\Leftrightarrow\begin{cases} \displaystyle X=e^{x} \\X=\frac{2y\pm\sqrt{4y^{2}-4}}{2}=y\pm\sqrt{y^{2}-1}\end{cases}\)

Or, \(\displaystyle y-\sqrt{y^{2}-1}\le 0\) donc la seule solution possible est \(\displaystyle X=y+\sqrt{y^{2}-1}\)

Finalement, on a :
\(\displaystyle y=ch(x)\Leftrightarrow x=\ln(y+\sqrt{y^{2}-1})\)

Ce qui signifie que :

\[ \fbox{\( \displaystyle argch(y)=\ln(y)+\sqrt{y^{2}-1}\)}\]

  • La fonction \(sh\) est continue et strictement croissante sur R, elle réalise donc une bijection de cet intervalle sur son image R et on peut définir son application réciproque.

 

On appelle fonction argument sinus hyperbolique et on note \(argsh\) la fonction

\(argsh : \begin{cases} R \to R, \\
x \mapsto argsh(x) \end{cases}\)

l’application réciproque de la fonction sinus hyperbolique.

Calculons l’expression de \(argsh\)

\(\forall x \ge 1\), on résout l’équation \(\displaystyle y=sh(x) \Leftrightarrow y= \frac{e^{x}-e^{-x}}{2} \Leftrightarrow 2y=e^{x}-e^{-x} (e^{x})^{2}-2ye^{x}-1=0\) en multipliant par \(e^{x}\)

D’où :
\(
y=ch(x)
\Leftrightarrow
\begin{cases} X=e^{x} \\
X^{2} -2yX-1=0 \end{cases} \Leftrightarrow \begin{cases} X=e^{x} \\ X=\displaystyle \frac{2y\pm\sqrt{4y^{2}+4}}{2}=y\pm\sqrt{y^{2}+1} \end{cases}\)

Or, \(\displaystyle y-\sqrt{y^{2}+1}\le 0\) donc la seule solution possible est \(\displaystyle X=y+\sqrt{y^{2}+1}\)

Finalement, on a :
\(
y=sh(x)
\Leftrightarrow
x=\ln(y+\sqrt{y^{2}+1})\)

Ce qui signifie que :

\[ \fbox{\( \displaystyle argsh(y)=\ln(y)+\sqrt{y^{2}+1}\)}\]

 

Équivalent

Un résultat classique à savoir démontrer est l’équivalent : \(sh(x) \underset{0}{\sim}x\)

D’après le cours :
\(e^{x}\underset{0}{=} 1+x+o(x)\)
et \(e^{-x}\underset{0}{=} 1-x+o(x)\)

Donc :

\(\displaystyle \frac{e^{x}-e^{-x}}{2}\underset{0}{=} x+o(x) \)

donc \(\displaystyle \frac{e^{x}-e^{-x}}{2x}\underset{0}{=} 1+o(1)\)

D’où \(\displaystyle \lim \limits_{x\to 0}\frac{e^{x}-e^{-x}}{2x}=1 \)

D’où \(\displaystyle \lim \limits_{x\to 0}\frac{\frac{e^{x}-e^{-x}}{2}}{x}=1 \)

Donc, finalement, on a : \[ \fbox{\( \displaystyle sh(x) \underset{0}{\sim}x \)}\]

 

Propriétés

Un résultat classique à savoir démontrer est l’égalité : \(\forall x \in \mathbb{R}, ch^{2}(x)-sh^{2}(x)=1\)

En effet, \(\displaystyle \forall x \in \mathbb{R}, ch^{2}(x)-sh^{2}(x)=(\frac{e^{x}+e^{-x}}{2})^{2}-(\frac{e^{x}-e^{-x}}{2})^{2}=\frac{(e^{x})^{2}+2e^{x}e^{-x}+(e^{-x})^{2}}{4}-\frac{(e^{x})^{2}-2e^{x}e^{-x}+(e^{-x})^{2}}{4}=\frac{4e^{x}e^{-x}}{4}=1\)

D’où, finalement, \[ \fbox{\( \displaystyle \forall x \in \mathbb{R}, ch^{2}(x)-sh^{2}(x)=1\)}\]

 

Si tu veux aller plus loin dans les fonctions sinh et cosh, entraîne-toi avec le sujet EDHEC 2022. N’hésite pas à consulter toutes nos ressources mathématiques.