En Italie, et dans le monde, l’actualité du mois dernier porte sur le décès du papa Francesco et l’élection du nouveau papa Leone XIV. C’est donc l’occasion pour nous de revenir sur la place et l’importance du Vatican en Italie et sur les faits marquants du pontificat du pape François. De quoi alimenter des oraux si tu tombes sur un sujet autour de la papauté !
Le rôle du Vatican en Italie
Le lien entre l’Italie et le Vatican
Comme tu le sais, le Vatican est un tout petit État enclavé en Italie, dans la ville de Rome. En effet, lors de la réunification de l’Italie en 1870, Victor-Emmanuel II a annexé Rome, alors sous le contrôle du pape. Le pape Pie IX a refusé de reconnaître cette annexion et s’est retranché derrière les murs du Vatican, proclamant le Vatican comme un État indépendant.
En 1929, les accords du Latran ont été signés entre le Saint-Siège et l’Italie, reconnaissant l’indépendance du Vatican en échange de la reconnaissance de l’État italien et de Rome comme sa capitale. Et, si les accords du Latran inscrivent la religion catholique comme religion d’État, l’accord de la Villa Madame en 1984 enlève ce statut au catholicisme. L’article 7 de la Constitution italienne affirme ainsi que l’État et l’Église catholique sont indépendants.
Le rôle du pape au sein de la Cité du Vatican
Le pape est à la fois un chef d’État et le chef suprême de l’Église catholique. Il a donc un rôle spirituel en tant que successeur de Saint-Pierre et donc évêque de Rome. Il est élu à vie (sauf en cas de renonciation) par le collège des cardinaux. Le Vatican est une monarchie élective absolue, dirigée par un souverain pontife qui possède les pleins pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires.
Il est aussi le guide de la foi. Il peut donc faire évoluer la doctrine catholique sur des points fondamentaux.
La figure du pape en Italie
Pour les Italiens, la figure du pape et l’Église catholique ont une place très importante. En effet, l’Italie est le premier pays d’Europe en nombre de fidèles. Avec plus de 46 millions de catholiques recensés dans un sondage de 2018, ils représentent plus de 80 % de la population.
De plus, la figure du pape est largement respectée. Selon un sondage de Demopolis datant de 2023, son taux de popularité s’élève à 76 %, il serait la figure du pays la plus respectée par les Italiens. Au niveau politique, le pape et les valeurs de la religion exercent une grande influence sur de nombreux sujets politiques, comme l’homosexualité, l’avortement ou la procréation médicalement assistée.
Par exemple, en 2005, lors d’un référendum sur la PMA, l’Église a appelé à l’abstention. Avec moins de 50 % des voix, le scrutin a été annulé, car la Constitution italienne reconnaît uniquement les référendums avec une participation de plus de 50 %.
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Les faits marquants de la papauté de François
Une première dans l’histoire de la papauté
L’élection du pape François marque un tournant dans l’histoire de la papauté. En effet, il est le premier pape du continent américain, et même le premier pape non-européen ! Au niveau spirituel, il est le premier pape jésuite, une branche du catholicisme. Né en Argentine, il tombe dans la foi à l’âge de 16 ans, il devient prêtre, puis rapidement supérieur des jésuites d’Argentine. Il jouera alors un rôle controversé dans la dictature argentine. Il est nommé cardinal, à Rome, en 2001, avant d’être élu souverain pontife en 2013.
Son pontificat sera marqué par une vision progressiste sur de nombreux sujets sociétaux, tels que l’accueil des migrants, tout en restant conservateur sur d’autres sujets en lien avec la religion, comme l’avortement ou l’homosexualité.
Le pontificat de François est aussi marqué par un style sobre, sans excès. Il se déplaçait rarement en papamobile et réglait souvent les frais de sa poche. Et il a toujours cherché à défendre les personnes pauvres, venant lui-même des quartiers pauvres de Buenos Aires.
Des prises de position clivantes
Il faut savoir que le pape a une grande influence sur des sujets sociétaux ou des événements géopolitiques. À titre d’exemple, on peut penser au rôle qu’a joué Jean-Paul II dans la chute du bloc de l’Est, en particulier dans son pays d’origine, la Pologne.
Il peut aussi être médiateur de conflit. Mais il est surtout connu pour prêcher la paix. Nous allons donc faire un tour des prises de position du souverain pontife et de ses voyages.
Défense des migrants
Dès le début de son pontificat, François a dénoncé les conditions d’accueil des migrants dans les pays occidentaux ainsi que les tragédies survenant en Méditerranée. Pour un de ses premiers déplacements, il choisit Lampedusa pour éclairer le monde sur la situation des migrants. Dès lors, il dénoncera et rendra hommage régulièrement dès qu’un drame se produira, notamment lors de sa visite à Marseille. En 2016, il prononce même une messe au niveau de la frontière mexicaine aux États-Unis.
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Défense des plus pauvres
La ligne directrice du pontificat de François est celle de la défense des personnes les plus démunies. En 2015, il se rend dans un quartier populaire de Naples, il dénonce les conditions de travail précaires et les bas salaires touchant les plus pauvres en Italie. Pour rappel, il n’y a pas de salaire minimum en Italie.
Le pontificat de François est aussi marqué par de nombreuses visites, notamment dans les pays en développement. Il n’hésite pas à choisir des destinations plus périphériques, moins couvertes par l’actualité. L’exemple le plus récent est le choix d’aller en Corse en décembre 2024 plutôt que de se rendre à l’inauguration de Notre-Dame de Paris. Un de ses derniers voyages se déroule en Asie, où il se rend en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Timor-Oriental.
Ces voyages dans des pays périphériques sont aussi l’occasion de prendre la défense des chrétiens d’Orient. François s’est, en effet, rendu en Irak, où la religion catholique est en recul.
Appel à la paix
François s’est battu pour dénoncer la guerre et les marchands d’armes. Malgré les critiques qu’il a reçues pour son manque de réaction face à la guerre en Ukraine, il n’hésita pas à la condamner et à lâcher une larme lors d’un discours sur celle-ci.
L’ancien pape a aussi entamé un dialogue inter-religieux, toujours dans une logique de paix. Il a notamment rencontré le Kirill de Moscou (le chef de la religion orthodoxe) et dialogué avec l’imam d’Al-Azhar du Caire.
Sur les abus sexuels
François est le pape qui a le plus agi sur ce sujet. Il a notamment aboli le secret pontifical qui couvrait les prêtres accusés et a rendu obligatoire pour les religieux le signalement de tout soupçon d’agression sexuelle à leur hiérarchie. Il n’hésita pas non plus à défroquer certains cardinaux dont des agressions sexuelles auraient été connues.
Sur l’écologie
Le pape François consacre sa seconde encyclique (une lettre adressée aux évêques) au développement durable. Dans ce texte, il critique le consumérisme et le développement irresponsable, tout en dénonçant la dégradation environnementale et le réchauffement climatique. Le pape reconnaît ainsi que le réchauffement climatique est principalement la responsabilité de l’homme. Il condamne l’indifférence et l’immobilisme de certains gouvernements.
Dans cette encyclique, il prône aussi le développement des énergies renouvelables, l’aide des pays riches envers les pays pauvres pour lutter contre le dérèglement climatique et la sobriété du quotidien, en prenant notamment les transports en commun.
Sur l’homosexualité et l’avortement
François s’est prononcé pour l’union civile entre personnes de même sexe, même si cela reste un péché selon lui. Pour rappel, le mariage homosexuel n’est pas autorisé en Italie. Sur l’avortement et le mariage des prêtres, l’évêque de Rome a toujours maintenu la ligne de l’Église catholique. Il n’hésitera pas à qualifier de tueurs les médecins qui pratiquent l’avortement.
Une figure appréciée en Italie
Comme on l’a dit au-dessus, la figure du pape est très appréciée en Italie. Le pape François y a participé grandement, car le taux de popularité de Benoît XVI était de 54 % en 2007.
Mais il existe bien sûr une disparité chez les Italiens, surtout du point de vue de la couleur politique. L’indice de popularité était le plus élevé chez les électeurs de centre gauche du Parti démocrate (92 %) et beaucoup plus réduit à droite : 64 % des électeurs de Fratelli d’Italia avaient une bonne opinion du pape et 68 % de ceux de la Ligue.
Autant de nuances qui s’expliquent par les positions prises par le pape François en faveur des migrants.
L’élection du nouveau pape Léon XIV
Comment est élu le pape ?
L’élection du pape se fait en conclave, soit à huis clos, dans la chapelle Sixtine. Aucun contact avec l’extérieur n’est autorisé. Les électeurs sont au nombre d’environ 120 et doivent être âgés de moins de 80 ans. Pour être élu, le pape doit obtenir deux tiers de voix, puis donner son consentement.
Le 8 mai, Robert Francis Prevost a été élu comme successeur de François, sous le nom de Léon XIV.
Qui est le nouveau pape ?
Le nouvel évêque de Rome a un profil très international. Il est lui aussi issu du continent américain. Né aux États-Unis en 1955, il possède aussi la nationalité péruvienne. Après avoir grandi aux États-Unis et une formation théologique à Rome, il part en mission au Pérou pendant une dizaine d’années. Il retourne à Rome en exerçant la plus haute responsabilité de son ordre religieux, après un court retour aux États-Unis. Enfin, il devient évêque de Chiclayo en 2015, quatrième ville du Pérou, où il obtient finalement la nationalité péruvienne.
Maîtrisant l’anglais, l’espagnol, l’italien, le français et le portugais, le nouveau pape est reconnu pour sa capacité à dialoguer avec des cultures diverses et à s’adapter aux réalités locales. Son pontificat s’annonce dans la continuité de celui de François sur l’engagement envers les personnes pauvres et les régions « périphériques ».
Vocabulaire
- Le pape = il papa
- Le Vatican = il Vaticano
- L’Église catholique = la Chiesa cattolica
- Le pontificat = il pontificato
- Les fidèles = i fedeli
- La foi = la fede
- Le conclave = il conclave
- La chapelle Sixtine = la Cappella Sistina
- La messe = la messa
- Les cardinaux = i cardinali
- Le Saint-Siège = la Santa Sede
- L’évêque de Rome = il vescovo di Roma
- La paix = la pace
Conclusion
Maintenant, tu sais tout sur le pontificat de François et sur le nouveau pape Léon XIV. L’important est de connaître quelques éléments sur la place du Vatican et du pape en Italie et sur les prises de position de François durant son pontificat afin de mieux alimenter tes oraux. Le décès du pape François est en effet un thème qui risque fortement de tomber durant les oraux car, comme on l’a vu, il est très apprécié en Italie.
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