Chine

L’histoire de la Chine au XXᵉ siècle regorge d’exemples pour nourrir de nombreux sujets, à l’écrit comme à l’oral. Voici donc une fiche, afin de t’aider à comprendre les problématiques politiques, économiques et sociales de la Chine entre 1919 et 1937 !

I. Un pays en difficulté politique, économique et sociale

1. La situation de la Chine en 1919 : un pays sous-développé et soumis

De 1911 à 1916, la Chine est considérée comme un territoire semi-colonial, objet du partage des grandes puissances. Politiquement, c’est l’anarchie. La révolution ayant renversé le régime impérial en 1911 est suivie de la République de Sun Yat-sen. Puis, lui succède une dictature militaire entre 1913 et 1916. En 1919, le pays est divisé en deux gouvernements. Celui du Nord est reconnu officiellement (Pékin), contrairement à celui du Sud (Canton). En réalité, le pays est aux mains des seigneurs de guerre, favorisant pillages, famine et exode.

Économiquement, l’industrie lourde est quasi inexistante. Si la Chine semble s’ouvrir au capitalisme, elle dépend encore massivement des capitaux étrangers. Ces évolutions conduisent à une modification des structures traditionnelles. 1,5 million d’ouvriers apparaissent, une bourgeoisie financière est formée ainsi qu’une intelligentsia, aspirant au renouveau et animée d’un sentiment d’identité nationale. 

2. Le mouvement du 4 mai 1919

Il s’agit d’abord d’un phénomène politique spontané. Une manifestation de jeunes étudiants, relayés par la bourgeoisie d’affaires et les ouvriers du secteur moderne, contre la situation du traité de Versailles : grèves et boycott des produits japonais. Mais c’est aussi un phénomène culturel en tant que première remise en cause des traditions ancestrales.

Enfin, c’est un phénomène de long terme à travers le Parti nationaliste réformateur et le Parti communiste. Le Guomindang concerne les centres urbains et industriels. Il s’appuie sur les « trois principes du peuple » (ou triple démisme), à savoir : indépendance, souveraineté et bien-être du peuple. De plus, il recrute dans l’intelligentsia et soutient le milieu des affaires pour lutter contre l’impérialisme. Le Parti communiste est fondé en juillet 1921, mais reste modeste (57 membres).

3. De l’alliance à la rupture des nationalistes et communistes 

Sun Yat-sen se tourne vers l’URSS, permettant ainsi un rapprochement entre Guomindang et Parti communiste. Le Komintern ordonne l’alliance avec le Guomindang pour hâter la révolution. Cela permet de consolider la Chine du Nord et celle du Sud. Alors que cette alliance se poursuit après la mort de Sun Yat-sen en 1925, le Guomindang reste inquiet face aux révoltes ouvrières de 1925-1926 et aux unions paysannes.

Tchang Kaï-chek consomme la rupture avec les communistes face aux mouvements révolutionnaires de l’été 1926 : dissolution des syndicats et répression. Ces derniers se replient dans les campagnes après l’échec de la Commune de Canton. Ainsi, début 1927, Tchang Kaï-chek a vaincu les communistes et les seigneurs. Il hâte ainsi la réunification du pays pour entamer sa reconstruction via un régime autoritaire. 

II. Les difficultés chinoises rendent le pays vulnérable à l’agression nipponne

1. Tchang Kaï-chek entame la reconstruction de la Chine avec un régime autoritaire

En 1918, après sa victoire sur les communistes, il contrôle presque la totalité de la Chine. Établi à Nankin, le gouvernement nationaliste du Guomindang entreprend de relever économiquement et politiquement le pays. Il s’agit d’un régime totalitaire reposant sur deux forces principales : un parti unique, le Guomindang, qui détient tous les postes de propagande, et l’armée. Ce régime combine le modèle fasciste européen et les traditions confucéennes. Il s’efforce de moraliser le pays à travers le respect de l’ordre établi, le sens civique et l’esprit militaire.

Le régime, moderniste et conservateur à la fois, dispose de plusieurs soutiens : intellectuels occidentaux, propriétaires fonciers inquiets du projet communiste de réforme agraire, bourgeoisie d’affaires. Ces soutiens permettent d’entreprendre des réformes économiques : réorganisation bancaire, rétablissement de la monnaie, industrialisation. Mais les effets sont lents à être ressentis et les résultats médiocres contrastent avec les moyens déployés. 

2. Mais le Japon est à l’assaut de la Chine, ce qui complique sa reconstruction…

La Mandchourie est depuis longtemps une des zones d’expansion préférée du Japon qui y possède la presque-île de Liaodong et des intérêts économiques (60 % de tous ses investissements en Chine). Or, à partir de 1928, la pénétration nipponne est de plus en plus gênée par le ralliement du général mandchou à Tchang Kaï-chek et par une importante immigration chinoise.

Pendant le même temps, la crise frappe. En septembre 1931, des attentats sur la voie ferrée, montés de toutes pièces par des membres d’extrême droite de l’armée, servent de prétexte à l’intervention et à la mise en œuvre du « Plan Tanaka » (1927).

En trois mois, la Mandchourie est occupée et transformée en un État indépendant : le Mandchoukouo. Tchang Kaï-chek ne réagit pas militairement, mais s’en remet à la Société des Nations qui condamne le Japon en 1933. Il se retire alors de la SDN et n’est pas sanctionné.

Après la Mandchourie, le « grignotage » de la Chine se poursuit au Nord (1933-1935), le Japon n’étant plus retenu par d’éventuelles sanctions internationales.

3. … D’autant plus que le pays est en proie aux divergences politiques

Tchang Kaï-chek, dont la priorité est d’éradiquer les communistes, ne réagit que très mollement, occupé par ses « campagnes d’encerclement ». L’opinion condamne donc de plus en plus ce choix, notamment à l’Est et au sein même du Guomindang. Des manifestations d’étudiants ont lieu en décembre 1935 avec l’approbation de l’armée et des milieux d’affaires inquiets de la progression japonaise. Cela se traduit alors par « un front uni anti-Japonais ». En effet, dès décembre 1936, Tchang Kaï-chek est arrêté par ses propres généraux lors d’une campagne anti-Parti communiste chinois.

Les communistes empêchent qu’il soit tué, car ils sont favorables à un front uni anti-Japonais. Le front uni est en effet une initiative de la IIIᵉ Internationale pour lutter contre la menace fasciste. Sa constitution commence dès le début de 1937.

En juillet, un échange de coups de feu entre des Japonais et des Chinois près de Pékin se transforme en conflit général. C’est un prétexte pour le Japon à l’invasion de la Chine sans déclaration de guerre, ce qui achève de sceller l’union entre communistes et nationalistes.

C’est tout pour cette fiche, qui nous l’espérons, t’aura été utile ! Pour plus de fiches de ce type, sur d’autres périodes et pays, n’hésite pas à consulter notre rubrique spécialement dédiée aux prépas littéraires A/L et B/L !