Major Prépa > Grandes Écoles > Écoles de commerce > Interview de Florie – major de l’ESCP 2024

Major Prépa est ravi de vous partager l’interview de Florie, major au concours d’entrée à l’ESCP en 2024 ! Découvre dans cet article ses conseils et les méthodes de travail qu’elle a appliqué durant l’année et pour les oraux, qui lui ont permis d’avoir d’aussi bons résultats.
Sa matière forte n’était pas l’oral au début et elle a réussi à surmonter sa timidité pour devenir major de l’ESCP. Découvre ce qui a été pour elle un déclic !
Peux-tu te présenter rapidement et nous raconter comment tu es arrivée en prépa ?
« Je viens d’Orange, à côté d’Avignon, où j’ai fait tout mon collège et mon lycée. En terminale, j’avais uniquement des spécialités scientifiques, parce que ces matières me plaisaient. Mais les débouchés ne me correspondaient pas du tout, ce qui m’a mise dans une grande incertitude. C’est un peu par défaut qu’on m’a suggéré la prépa, comme un moyen de continuer à chercher ce que je voulais faire. »
Où as-tu fait ta prépa ?
« J’ai choisi Notre-Dame de la Merci, à Montpellier. J’avais envie de prendre mon indépendance sans trop m’éloigner, donc rester dans le Sud me convenait bien. J’y ai intégré une classe ECG, avec les spécialités ESH et mathématiques appliquées. Je ne connaissais personne en arrivant, je repartais de zéro… et finalement j’ai adoré ces deux années. Les profs étaient géniaux, très humains. »
Tu avais des matières fortes ou faibles ?
« J’étais naturellement à l’aise en maths, et j’aimais ça, donc ça m’a beaucoup aidée. En langues aussi, je me débrouillais bien, j’avais anglais et espagnol. Par contre, l’ESH a été très compliquée toute la première année. Ça ne m’intéressait pas du tout, et quand un sujet ne me passionne pas, j’ai beaucoup de mal à m’y mettre. »
Comment as-tu réussi à progresser en ESH ?
« L’été entre les deux années, j’ai décidé de tout reprendre depuis le début. J’ai refait l’intégralité du programme, j’ai fiché les cours avec mes propres mots, relu, expliqué à voix haute… Bref, j’ai fait un gros travail de fond. En deuxième année je fichais tous les cours le soir-même, chose que je ne faisais pas du tout avant. J’étais beaucoup plus investie, plus active en cours en posant toujours des questions quand ça n’était pas clair. »
Tu utilisais des ressources en particulier ?
« Oui, j’utilisais pas mal les bonnes copies et les rapports de jury. C’est là que je récupérais plein de références, de tournures, de plans types que j’apprenais par cœur. Ça m’aidait à être beaucoup plus structurée dans mes dissertations. En première année j’utilisais aussi le Bréal, mais ensuite j’ai surtout misé sur les documents produits par les élèves eux-mêmes. »
Est-ce que tu visais HEC dès le départ ?
« Oui, j’étais dans cette optique-là, et mes profs m’encourageaient. J’avais des bonnes notes, autour de 15 de moyenne en deuxième année, ce qui peut suffire pour HEC. Mais on était une petite prépa, et je pense qu’on ne nous notait pas aussi sévèrement qu’ailleurs. »
Les oraux, tu les appréhendais ?
« Ah complètement. C’était ma bête noire. Mes profs me disaient clairement que c’était mon point faible. J’étais très anxieuse à l’idée de devoir parler de moi devant un jury. »
Tu as eu un déclic ?
« Oui, assez brutal. Lors d’un oral blanc, j’ai passé un entretien devant quatre personnes, dont mon prof de culture générale, qui est réputé dur. Après l’entretien, il a été très critique. Il m’a dit que je n’avais pas le caractère pour le secteur que je visais, que je me ferais écraser, c’était très dur. Mais plus tard, il est revenu me voir et m’a dit qu’il m’avait mis 15. Il voulait juste provoquer un électrochoc et ça a marché. J’ai compris qu’il fallait que je croie davantage en moi. Ce que je disais était bien, mais ça ne transparaissait pas dans mon attitude. »
« J’ai beaucoup parlé avec mes proches, ma famille, mes amis. J’ai compris que je devais dédramatiser. Un jour, une amie m’a dit : ‘Tu es notée pour parler de toi, c’est quand même fou de stresser autant pour ça !’. Et c’est vrai. À partir de là, j’ai changé de perspective : je me disais que j’allais juste raconter mes passions, ma personnalité, et que c’était une chance, pas un piège. »
Et concrètement, comment tu préparais tes oraux ?
« Pendant le mois intensif, on avait des entretiens tous les jours, en visio ou en présentiel. C’est ce qui m’a le plus aidée : la répétition. Même la veille d’un oral, je faisais encore un entraînement. J’avais préparé plein de réponses sur mon projet professionnel, les questions classiques, les objections… Comme je parlais de luxe et de mode, on me challengeait souvent sur les enjeux environnementaux. Et moi, je voulais que rien ne puisse me déstabiliser. »
Qu’est-ce qui, selon toi, t’a permis d’obtenir une aussi bonne note à l’ESCP ?
« Je pense que j’ai su capitaliser sur ma singularité. J’ai parlé de mon parcours, bien sûr, mais aussi de ce que j’aime : la danse, la mode… et l’aviation ! Ça montre une ouverture d’esprit, une curiosité. Et j’ai été très souriante, naturelle, à l’écoute. J’ai aussi posé beaucoup de questions aux jurés, sur leur parcours, leurs conseils… Je pense que ça a joué. »
Tu t’étais beaucoup renseignée sur l’ESCP ?
« Oui, énormément. Je connaissais leurs cinq valeurs, et j’avais préparé pour chacune un exemple tiré de ma vie. À la fin de l’entretien, quand ils m’ont demandé pourquoi je me reconnaissais dans l’école, j’ai pu dérouler tout ça. J’avais aussi repéré l’asso de mode, j’étais très préparée. »
Qu’as-tu pensé de ton arrivée à l’ESCP ?
« J’étais assez anxieuse au début, mais beaucoup de gens arrivaient seuls, donc tout le monde avait envie de faire des rencontres. La vie associative est très sympa, et étudier dans Paris c’est assez exceptionnel. »
Pour finir, un conseil pour les préparationnaires qui passent leurs oraux ?
« Croyez en vous. Vous êtes la seule personne à pouvoir raconter votre histoire. Il ne faut pas mentir, mais n’hésitez pas à valoriser vos singularités, même les plus inattendues. Et surtout, ne voyez pas l’oral comme un jugement : c’est une occasion de parler de ce qui vous anime. »
Merci beaucoup à Florie pour ses réponses, en espérant que ses conseils vous aideront dans la préparation de votre concours !