Europe

Aujourd’hui, on se retrouve pour analyser un sujet de colle à l’image de l’actualité, à savoir, un sujet très européen. C’est en effet la question de l’entrée de la Turquie dans l’UE que nous allons étudier cette fois-ci. Le sujet étant : « La Turquie peut-elle intégrer l’UE ? »

Je t’invite d’emblée à prendre vingt minutes et à plancher sur ce sujet avant de lire la suite de cet article. Pour t’aider, tu peux en préambule lire la partie « Mes conseils pour t’aider dans ta réflexion » de cet article.

Analyse du sujet de géopolitique sur la Turquie

La Turquie est un pays charnière à la croisée des chemins entre l’Asie et l’Europe. Elle a une histoire aussi bien européenne qu’asiatique. Tour à tour, elle fut Perse, Romaine, Byzantine, Ottomane. De fait, la Turquie possède une histoire riche et singulière au carrefour de l’Europe et de l’Asie. Ainsi, les liens historiques certains entre la Turquie et l’Europe posent légitimement la question de son entrée dans l’UE.

Ce passé commun à l’UE et à la Turquie est un des axes de réflexion de la question. Mais, si proche de l’UE soit-elle, pour savoir si elle peut y entrer encore faut-il connaître les conditions pour entrer dans l’UE. Tu devras les développer lors de ta présentation. Les dernières années ont révélé la distance entre les pays européens et la Turquie, éloignant toujours plus la possibilité de l’intégration.

De fait, depuis plusieurs années, nous constatons un statu quo dans les négociations entre l’UE et la Turquie. Plus qu’un statu quo, c’est un fossé, une faille, qui sépare irrésistiblement les deux parties à mesure que les années passent. Aujourd’hui, la question de l’intégration de la Turquie dans l’UE ne semble plus à l’ordre du jour, alors pourquoi poursuivre la procédure d’intégration ? Pourquoi, après vingt ans de vaines négociations, les deux parties n’interrompent pas tout simplement toute velléité d’intégration turque ?

Ainsi, tu peux décider de développer ce « en même temps » qui semble paradoxal : la Turquie et l’UE semblent avoir atteint un point de non-retour dans la procédure d’intégration, alors que dans le même temps, les deux parties se refusent à annoncer officiellement la fin des négociations. Mais ton exposé peut très bien avoir pour but de développer d’autres questions sous-jacentes telles que la remise en question du projet européen, une intégration échouée d’avance…

Proposition de plan

I – L’espoir de l’élargissement à l’est

A) La demande d’un camarade historique de l’Europe

Quelques références historiques de la Turquie peuvent rehausser la qualité de la présentation : Troie, Phrygie, Thrace ou encore Constantinople, la capitale de l’Empire byzantin, qui succéda à l’ancien Empire romain d’Orient.

La Turquie est un État tiers associé à l’Union européenne et aux communautés qui l’ont précédée depuis 1963. C’est ainsi qu’elle est intégrée au projet européen depuis ses débuts. Alors, il tombe sous le sens que le 14 avril 1987, la Turquie dépose sa candidature d’adhésion à l’Union européenne (alors Communauté européenne), dans le but de renforcer des liens déjà existants. Il faut attendre 2005 pour assister à l’ouverture des négociations entre les deux parties.

L’article 49 du traité sur l’Union européenne dispose que :

« Tout État européen qui respecte les valeurs visées à l’article 2 et s’engage à les promouvoir peut demander à devenir membre de l’Union. »

B) Qui promettait un avenir fructueux pour les deux parties

Tu peux évoquer ici l’accord d’Ankara, qui prévoyait une union douanière.

C) Mais une demande qui suscitait déjà la controverse

Ici, tu peux évoquer la question des limites de l’Europe. Quelles sont les frontières de l’Europe ? « De l’Atlantique à l’Oural » ? Comme le martelait si souvent le président De Gaulle. Les frontières de l’Europe, même si on les situe traditionnellement à l’est, aux monts Oural et au Caucase, restent l’objet de controverses.

II – Des freins à l’intégration de la Turquie toujours plus nombreux

A) La question identitaire : qui sont les Européens ?

B) La radicalisation d’Erdogan : il prend de la distance avec les valeurs défendues par l’UE

Les dernières années ont creusé un fossé entre l’UE et la Turquie. Pour en témoigner, tu peux parler du putsch raté de 2016, des purges et emprisonnements arbitraires qui suivirent, de l’intervention militaire en Syrie, de la question chypriote…

C) Les tensions avec l’UE

Les tensions entre la Turquie et les pays européens sont allées croissant ces dernières années. Tant et si bien qu’en 2020, le Conseil de l’UE a considéré que les négociations étaient « au point mort » avec Ankara.

III – Les intérêts géopolitiques des deux parties dans le statu quo

A) Des intérêts économiques

Tu peux parler ici de l’aide financière à l’intégration afin de mener des réformes institutionnelles ou encore de l’importance du marché turc (83 millions d’habitants)…

B) Des intérêts géopolitiques

Tu peux éventuellement évoquer l’accord migratoire de 2016. Aussi, garder la Turquie dans les négociations est une façon de la garder « côté européen ».

C) Reste-t-il une perspective d’intégration ?

« Traitez la Turquie comme l’Ukraine » a martelé le président turc en réponse à la réaction unanime du Parlement européen face à une Ukraine sous le feu des bombes. Un appel à l’accélération des négociations avec une Turquie qui n’attendra pas qu’une guerre vienne frapper à sa porte pour entrevoir une perspective d’intégration.

D’autre part, les présidents du Conseil européen et de la Commission se sont rendus en Turquie en 2021 pour apaiser les tensions. Une désescalade récente en faveur d’une future intégration ? Pour l’heure, cette éventualité reste très incertaine.

Te voilà arrivé au bout ! Cette analyse est finie, mais garde bien en mémoire qu’il n’existe pas de réponse parfaite. Si ton raisonnement n’était pas tout à fait le même, il n’en est pas pour autant moins bon que ce que je t’ai proposé plus haut. Le tout est d’être cohérent et de t’assurer de ne prononcer que des faits vérifiés : dates, événements… Ton exposé doit être rigoureux.

Pour finir, en conclusion de ta colle, un lien avec l’actualité ne peut être qu’apprécié s’il est pertinent. Ici, tu peux terminer en disant que les yeux des Européens et du monde entier sont rivés sur la crise ukrainienne, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’avenir du projet européen et relègue au second plan toute tentative d’intégration.