développement durable

Dans ce nouvel article, nous te proposons un commentaire de khôlle sur le thème du développement durable au sein du monde hispanique. Comme chaque année, les jurys donneront une part importante à la problématique actuelle, notamment en raison du dernier rapport du GIEC. Nous te proposons donc plusieurs pistes de réflexion bien référencées qui pourront te servir d’arguments !

Une bonne piqûre de rappel sur l’urgence climatique

Selon le rapport du GIEC, de 800 millions à 3 milliards de personnes risquent de souffrir de pénurie chronique d’eau potable du fait des vagues de sécheresse qui ne se limitent plus qu’au pays du Sud. Si la température moyenne à la surface venait à monter de 4 °C, on peut augmenter ce chiffre alarmant à quatre milliards d’individus.

De plus, selon le rapport annuel de l’association OXFAM, les catastrophes environnementales tuent chaque année près de 70 000 personnes, et d’ici 2030, ce bilan s’alourdirait à 250 000 par an.

Quid du développement durable en Espagne ?

Un modèle économique qui ne s’est pas construit en faveur du développement durable

On parle souvent de la gallina de los huevos de oro, à savoir le secteur touristique qui engrange beaucoup de revenus en Espagne. Avant la crise de la Covid, le tourisme représente 11,7 % du PIB espagnol et plusieurs milliers d’emplois saisonniers. Ce secteur d’activité a connu une forte croissance en raison de l’insécurité liée au terrorisme frappant les autres marchands de plage et soleil : le Maroc en particulier.

Toutefois, le secteur touristique repose en grande majorité sur un tourisme de masse, sans contrôle, qui rend chaque été les plages barcelonaises noires de monde. On parlera ici de turismo de sol y playa. Tu t’en doutes, la surconcentration de touristes engendre une grande quantité de déchets, lesquels se retrouvent généralement sur les plages les plus fréquentées. On assiste donc à une détérioration de la côte espagnole. À cela s’ajoute le réchauffement climatique qui, en augmentant le niveau général de l’eau, menace ces mêmes côtes.

Malheureusement, les pouvoirs publics ont même favorisé cette détérioration de l’environnement, notamment à travers la Ley del Litoral qui réduit la partie préservée des plages en faveur des hôtels ou des buvettes (chiringuitos) qui s’y installent.

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Les mesures prises par le gouvernement espagnol

La Commission européenne déclare que l’Espagne est la troisième puissance européenne la plus exposée aux conséquences du dérèglement climatique, ce dernier y serait 20 % plus rapide en raison d’une désertification accrue. Les constats sont posés, et c’est dans ce sens que le gouvernement Sánchez a cherché à réduire les émissions de CO2 de son économie. S’il a été facile de réduire celles du tourisme grâce à la crise sanitaire, ce ne fut pas le cas du secteur de l’énergie. En cherchant à réduire la consommation de gaz et de pétrole, les politiques du gouvernement ont échoué, en partie en raison de la conjoncture économique fortement affectée par l’inflation.

L’impact positif de la crise de la Covid

Les confinements successifs ont permis à la nature de reprendre du terrain en Espagne. Cet environnement légèrement plus sain a contribué à faire voter de nouvelles lois. Par exemple, les logements touristiques sont dorénavant limités à 500 000 à Majorque. Et de même, le tourisme vert et culturel se développe petit à petit en Espagne.

L’Amérique latine respecte-t-elle la Pachamama ?

Une prise de conscience très forte et rapide

Les cultures indigènes peuplant le sous-continent américain ont toujours offert une place essentielle à la nature, et au lien quasi spirituel que l’homme doit entretenir avec elle. D’ailleurs, les religions polythéistes, comme celle des Mayas, reposent principalement sur des récits chantant le bien-être des hommes en communion avec leur Mère Nature. Ainsi, la jeunesse n’est pas le principal moteur des revendications pro-climat. Toutes les générations s’impliquent.

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Une apparence parfois trompeuse : le paradoxe de l’Équateur et de la Bolivie

La Bolivie et l’Équateur sont deux pays très intéressants. Leurs élites politiques se revendiquent comme de grands défenseurs du climat, mais leur politique ne peut se déclarer pro-climat. C’était notamment le cas d’Evo Morales, qui n’hésitait pas à légitimer ses politiques liberticides en se revendiquant comme défenseur du climat.

Les deux pays ont modifié leur Constitution afin d’y inclure un paragraphe sur le devoir de construire une société où l’homme se développerait en communion avec la nature. Or, leur économie repose en partie sur l’extraction de ressources fossiles fortement polluantes. On assiste donc à un paradoxe entre les promesses et la réalité.

Le Costa Rica : pays pionnier du développement durable en Amérique latine

Le Costa Rica s’inscrit historiquement dans la défense du développement durable par des actions concrètes qui bouleversent les structures de sa société. En 1948, le président José Figueres fait voter une toute nouvelle Constitution visant à préserver la paix, la démocratie et la terre des ancêtres. Il y est marqué : « Le droit à un environnement sain et écologiquement équilibré. » Pour concrétiser ce projet d’envergure, le pouvoir public va dissoudre l’Armée et réallouer tout son budget à l’éducation et à des projets de construction verts.

Depuis son vote en 1994, la Ley Orgánica del Ambiente permet une meilleure application de la Constitution par les instances régionales, ce qui justifie l’essor du tourisme vert au Costa Rica.