Major Prépa > Concours > Violette, dernière admise à HEC 2024 : « Je n’y croyais plus, mais j’ai continué jusqu’au bout »

Elle visait l’EDHEC, espérait peut-être ESCP… mais c’est finalement à HEC que Violette a été admise, à la toute dernière place. Élève d’un établissement privé hors contrat, elle revient sur un parcours marqué par le doute, l’endurance, et un sursaut décisif dans les derniers jours. Une histoire à contre-pied des trajectoires classiques, qui rappelle que rien n’est jamais joué tant que la dernière copie n’est pas rendue. ENTRETIEN.
Présentation
Violette, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Violette, j’habite en région parisienne et j’ai fait ma classe prépa dans un établissement privé hors contrat, Commercia. Après deux ans de prépa, j’ai été admise à HEC, où je viens de terminer ma première année.
Quels étaient tes objectifs en début de prépa, et comment as-tu préparé les concours ?
Mon objectif principal était l’EDHEC, avec l’ESCP en top 1. HEC me paraissait hors de portée. J’étais bien placée dans ma classe, mais j’avais encore beaucoup de lacunes en maths parisiennes. Pendant les révisions, je me suis vraiment donnée à fond : je suis partie deux semaines dans une abbaye avec des amis pour travailler intensément. En maths, je ne faisais que des sujets de parisiennes et en ESH, j’ai revu plus de 80 sujets, avec des plans fichés et appris. Pour rendre plus vivantes certaines matières, je regardais beaucoup d’interviews en ESH et écoutais des podcasts en philosophie.
Les concours
Comment as-tu vécu la semaine de concours ?
C’était très stressant. Je n’arrivais pas à me situer, et à la fin de la semaine, j’étais en panique totale, surtout après avoir raté les maths EDHEC à cause de la pression. Pour le reste, j’espérais vaguement l’ESCP si la chance me souriait, mais c’était flou. Je sentais malgré tout que j’avais fait de bonnes choses.
Tu t’es préparée aux oraux des Parisiennes avant les résultats d’admissibilité ?
Oui, surtout aux langues et à l’entretien de personnalité. Je continuais aussi à travailler l’ESH, dans l’espoir d’être admissible à l’ESCP. Je n’imaginais pas l’admissibilité pour HEC donc je ne travaillais pas du tout les maths. Je suivais les cours pour me rassurer, en me disant « on ne sait jamais », mais sans vraiment m’y mettre. Avec le recul, c’était une erreur : je n’avais rien à perdre. Quand j’ai vu que j’étais admissible à HEC, avec en plus la chance d’être convoquée en deuxième session, je me suis enfermée une semaine et j’ai tout donné. J’ai appris tout mon cours de maths par cœur et passé des khôlles de manière laborieuse. Pour la CSH et le tryptique, j’étais plus sereine, j’ai lu un énorme livre de culture générale et regardais beaucoup de vidéos détaillant des oeuvres qui me plaisaient.
Comment se sont passés tes oraux ? Notamment ceux d’HEC ?
J’ai commencé par SKEMA, pour me roder avant les trois jours à HEC. L’ambiance y était très bienveillante, ce qui m’a mise en confiance. Mais pour HEC, j’étais terrifiée. J’avais l’impression de me jeter dans la gueule du loup, face à des candidats surentraînés venus de grandes prépas parisiennes. J’étais classée 479e, donc je devais absolument éviter toute note éliminatoire. Le premier jour, étonnamment, s’est bien passé : les oraux d’anglais et d’espagnol étaient fluides, et même si le jury d’ESH cherchait à me déstabiliser, j’ai réussi à garder le cap. Je continuais à beaucoup réviser les maths… mais le jour J, j’ai totalement paniqué donc cela s’est mal passé. Le dernier jour, j’ai passé la CSH. Je n’avais plus rien à perdre, alors je suis arrivée détendue, presque détachée et ai réussi à décrocher un 18 qui a sauvé mon admission.
Comment as-tu vécu les jours qui ont suivi les oraux ?
J’étais très soulagée d’avoir eu l’EDHEC, et extrêmement stressée pour l’ESCP. Pour HEC, c’était différent : je n’attendais tellement rien que je n’ai même pas regardé les résultats tout de suite. Je m’étais fait à l’idée que c’était fini.
Raconte-nous ce moment où tu as découvert que tu étais la dernière admise à HEC…
Je l’ai appris un peu par hasard en me disant que je devais bien regarder pour voir le message de refus. J’étais extrêmement surprise et heureuse de voir que j’étais admise et qui plus est en 400ème. J’ai appris que j’étais dernière par un ami qui connaissait la 401ème ce qui m’a fait beaucoup rire sur le coup. J’étais juste tellement surprise que je ne pourrais même pas expliquer ce que je ressentais.
Un dernier mot pour les prépas ?
Ne lâchez rien, vraiment. Même quand vous pensez que c’est fichu, continuez de croire en vous. Donnez tout, jusqu’au dernier oral parce qu’il peut tout changer.