Interpréter son rang à l’ESSEC (2025) en zone d’incertitude

Premièrement, je vous souhaite tout mon courage si vous vous trouvez dans cette situation qui n’est pas évidente pour vous et vous fait malheureusement stresser quelques jours de plus.

On dira que vous êtes dans la zone d’incertitude si vous vous trouvez entre 800 et 860, sachant qu’en 2021, le rang du dernier admis était 766, en 2022, 804, en 2023, 796, et en 2024, 823. Pourquoi la zone d’incertitude va jusqu’à 830 ? Car c’est l’accumulation des places de HEC et ESSEC : \(415+445=860\). Mais en lisant cet article (qui est une explication allant beaucoup plus loin que l’interprétation simple du rang de l’ESSEC), tu vas te rendre compte que la question de l’augmentation ou la diminution du rang est surtout une histoire de bi admis. Si le rang monte jusqu’à 830, cela voudrait dire que l’intégralité des candidats HEC ESSEC sont admissibles à la fois à HEC et ESSEC, ce qui a très peu de chances d’arriver (on connaît tous un candidat qui a été admissible à HEC mais pas à l’ESSEC).

Pour déterminer jusqu’où peut descendre ou monter le rang de l’ESSEC, il faut s’intéresser au tableau des désistements croisés SIGEM. Le rang peut monter ou descendre en fonction de 5 facteurs :

• L’ajout de place à HEC ou ESSEC (ce qui fait augmenter le rang)
• L’utilisation ou non de la marge de sécurité à HEC ou ESSEC (ce qui fait augmenter ou descendre le rang)
• Le nombre de bi admis HEC x ESSEC qui choisissent HEC à l’ESSEC (ce qui fait augmenter le rang)
• Le nombre de bi admis HEC x ESSEC qui choisissent ESSEC à HEC  (ce qui fait diminuer le rang) 
• Le nombre d’admis à l’ESSEC qui choisissent une autre école que l’ESSEC (comme l’ESCP, l’ENS, l’ENSAE, Cyr…), ce qui fait augmenter le rang s’il y en a plus cette année ou alors qui pourrait le faire diminuer s’il y en a moins cette année, et méprenez vous, ce cas est tout à fait envisageable et en croissance ces dernières années étant donné que 30 candidats ont choisi ESCP à ESSEC en 2024 contre 14 en 2023…
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Lire aussi : Interpréter son rang à l’ESCP (2025) lorsque l’on se situe dans la zone d’incertitude

Tableau des désistements croisés SIGEM 2023 et 2024

D’abord il faut comprendre comment lire le tableau des désistements croisés SIGEM. Concentrons nous sur les désistements SIGEM 2023 (regardez le tableau on fait les commentaires ci-dessous). Dans les 796 candidats théoriquement admis à l’ESSEC (regarder la colonne de l’ESSEC et additionner les chiffres) :

– 358 bi admis HEC ESSEC ont choisi HEC

– 430 ont rempli toutes les places de l’ESSEC

– 20 bi admis ESCP ESSEC ont choisi ESCP (en réalité, 30 avaient mis ESCP en 1er choix sur SIGEM, mais dans ces 30, 10 n’ont pas été admis soit à ESSEC soit à ESCP ce qui ne les rend plus bi-admis)

– 430 ont rempli toutes les places de l’ESSEC

– 5 bi admis ENSAE ESSEC ont choisi ENSAE

– 2 bi admis Cyr ESSEC ont choisi Cyr

– 8 sont non affectés ou démissionnaires de la procédure SIGEM

En gros, tous les chiffres qui sont dans la colonne ESSEC en dehors de la case rouge/orange font monter le rang de l’ESSEC.

Prenons l’exemple du rang de 2024

Faisons un peu de maths : comment le rang du dernier admis se construit ?
Pour expliquer cela, on va regarder l’évolution du rang du dernier admis de 2024 (823e) et de 2023 (796e) : un rang qui a évolué de +27 places. Et pour se faire, on va en particulier comparer le nombre de bi admis ESSEC x une autre école en 2024 et en 2023 pour en comprendre l’évolution.

Pour comprendre d’où sortent ces chiffres, regarder les colonnes ESSEC de 2024 et 2023 et soustraire les différences

Formule : \(a-b=c\) où \(a\) représente le nombre de candidats en 2024, \(b\) représente le nombre de candidats en 2023 et \(c\) représente l’évolution de candidats entre 2024 et 2023

Bi admis HEC à ESSEC : \(358-339=+19\) candidats

Intégrés à l’ESSEC : \(430-430=0\) places

Bi admis ESSEC à ESCP : \(20-13=+7\) candidats

Bi admis ESSEC à Cyr ou ENS ou ENSAE : \(7-5=+2\) candidats

Démissionnaires SIGEM : \(8-9=-1\) candidats

Ce qui fait \(+19+0+7+2-1=+27\)

Le rang a augmenté de 27 places entre 2024 et 2023. En faisant cette décomposition de calculs, on comprend d’où viennent les diminutions (ou les augmentations) de rang

Explications (très détaillées)

Avant de passer aux explications détaillées, il faut comprendre le concept de “marge de sécurité” que les écoles peuvent appliquer à leur guise tous les ans.
HEC, ESSEC et ESCP offrent en 2024 (mais ça ne sera plus le cas en 2025 car les parisiennes ouvrent 40 places) 400, 430 et 420 places respectivement (mais seulement 395 intègrent HEC en 2023). Une marge de sécurité sont des places supplémentaires (au delà des places prévues) qui permettent à l’école de s’assurer de remplir leurs rangs à la rentrée dans la situation où un candidat désisterait son inscription à l’école après la procédure SIGEM (le but final étant d’éviter la perte de frais de scolarité si un candidat se désiste après son inscription… ou alors de gonfler artificiellement son chiffre d’affaires en engrangeant plus de frais de scolarité… ?).
Par exemple, en 2022 (et ce n’était pas le cas en 2021, 2023 ni en 2024), les parisiennes ont activé leur marge de sécurité (+2 places pour HEC, +5 places pour l’ESSEC et +5 places pour l’ESCP). C’est pourquoi on peut lire sur le tableau de 2022 que les parisiennes offraient 402, 435 et 425 places respectivement. Précisons également qu’en 2022, en plus de sa marge de sécurité active, l’ESSEC avait augmenté son nombre de place à 10, passant de 420 à 430.
On voit bien l’impact de l’absence de marge de sécurité à HEC sur son nombre d’intégrés en 2023 : comme il y a eu 4 démissionnaires et 1 candidat qui a intégré une école du type CYR/ENSAE/ENS, le nombre d’intégrés à HEC passe de 400 à 395. Une marge de sécurité à 405 par exemple aurait permis de remplir les places passant de 405 à 400.

Pour expliquer l’évolution du rang (i.e. son augmentation de 27 places) du dernier admis entre 2024 et 2023, on peut lister plusieurs facteurs principaux

– L’effet indirect de la performance individuelle des candidats au concours (qui impacte le nombre de bi admis)

– L’effet direct des candidats bi admis qui choisiront ESCP à ESSEC

– L’effet direct (et imprévisible) des démissionnaires SIGEM 

d’où les explications :

– L’effet indirect de la performance individuelle des candidats au concours : l’évolution du nombre de bi admis HEC x ESSEC  entre 2024 et 2023 est en hausse (+19 candidats) comparé à l’évolution entre les années 2023 et 2022 (-8 candidats). Ces chiffres signifient que les candidats étant admis à l’ESCP ont plus été admis à HEC ou ESSEC en 2024 comparé à 2023. Pourquoi ? Un élément de réponse réside dans la conjoncture des concours et de la performance individuelle de chaque candidat : il se peut qu’en 2024, plus de candidats aient réussi les épreuves liées à HEC/ESSEC. Ce facteur est très difficilement quantifiable en termes statistiques car il dépend de la performance individuelle de chaque candidat.

– L’effet direct des candidats bi admis qui choisiront ESCP à ESSEC : Un facteur étant lié à la tendance actuelle se trouve dans le nombre de bi admis ESSEC x ESCP choisissant d’aller à ESCP. Il est en croissance depuis 4 ans (4 candidats font le choix de ESCP à ESSEC en 2021, 14 en 2022, 13 en 2023, et 30 en 2024). Chaque bi admis ESSEC x ESCP faisant le choix de ESCP fait reculer (donc augmente/ajoute des places) au rang final de l’ESSEC. Il sera intéressant de voir si cette tendance continue à se confirmer en 2025 puisque pour le moment, elle semble être liée au classement du Financial Times d’ESCP (6e mondial) vis à vis de ESSEC (10e mondial) depuis 3 ans, à la politique “boursier-friendly” qui exonère les frais de scolarités de l’ESCP pour les échelons 4 à 7 ou alors à l’ambiance ressentie lors de l’accueil des admissibles ? En plus de cela, l’arrivée du nouveau campus parisien dans un peu plus de 3 ans pourra-t-il être le point d’orgue pour convaincre les admissibles de choisir définitivement l’ESCP ? Les étudiants visionnaires comprendront que la durée de 3 ans correspondra au moment où ils rentreront dans le monde professionnel…

– L’effet direct (et imprévisible) des démissionnaires SIGEM : l’évolution des démissionnaires SIGEM entre 2024 et 2023 a diminué de -1. l’année d’avant, c’était +8. Ce nombre est extrêmement imprévisible car on peut démissionner de SIGEM pour diverses raisons. Le plus logique dans tout cela réside sûrement du côté des profils littéraires qui passent les oraux de l’ESSEC mais qui décide de cuber pour retenter l’ENS ou autre, et qui donc n’accordent pas d’importance à la procédure SIGEM.

Ces trois premiers points, certes très techniques à comprendre, expliquent l’augmentation de 27 places entre 2024 et 2023 liés à l’évolution des candidats bi admis HEC x ESSEC et les candidats ayant rempli les places de ESSEC

– Les autres facteurs, un peu plus marginaux, faisant évoluer le rang du dernier admis sont sur tous les bi admis ESSEC x une autre école qui choisissent d’aller dans une autre école. Par exemple lorsque des candidats préfèrent ENS, CYR, EDHEC, ENSAE ou même à ESCP, chaque choix individuel vers l’une de ces écoles fait reculer le rang du dernier admis ESSEC d’une place, ces décisions sont généralement très rares.

Les scénarios sur l’évolution du rang ESSEC en 2024

La conjoncture actuelle semble montrer que le rang de l’ESSEC a de fortes chances d’augmenter cette année.

En effet, HEC et ESSEC ont prévu d’ajouter 30 places en 2025, ce qui va mécaniquement avoir une influence majeure sur le rang du dernier admis. Il est peu probable qu’il y ait une légère stagnation du rang. Cela dépendra des facteurs supplémentaires énoncés ci-dessus.

• Le facteur principal serait lié aux nombre de bi admis ESSEC x ESCP qui choisiraient l’ESCP au lieu de l’ESSEC (faisant donc reculer et augmenter le rang final de l’ESSEC) : ce nombre sera-t-il encore en forte hausse cette année ? Sachant que l’ESCP garde sa place de 2e meilleure Business School Française au Financial Times cette année encore face à l’ESSEC (3e), et sa réputation de 1er Master in Finance depuis 3 ans consécutifs au FT.
  Mathématiquement parlant, le chiffre de bi admis ESSEC x ESCP qui choisiraient l’ESCP est en forte croissance depuis 4 ans :
  2021 : 4 font ce choix
  2022 : 14 font ce choix
  2023 : 13 font ce choix, et 5 qui n’ont pas été admis à l’ESCP ou ESSEC suite aux oraux : 18 en réalité
  2024 : 20 font ce choix, et 10 qui n’ont pas été admis à l’ESCP ou ESSEC suite aux oraux : 30 en réalité
  En calculant le taux de croissance annuel (CAGR pour les puristes et intimes), on arrive à un taux de 65% de croissance. On pourrait donc pronostiquer (au moins) 50 bi admis faisant le choix de ESCP cette année (30 x 1,65 = 49,5), un nombre qui commence à peser, notamment sur le rang du dernier admis car il ferait avancer le rang de 20 à 30 places.
• Un autre facteur important est l’accumulation de l’ouverte des places de HEC et de l’ESSEC, qui ferait reculer le rang de +30 places
• Un second facteur qui risquerait de faire augmenter ou diminuer le rang serait donc lié à l’effet indirect de la performance individuelle des candidats au concours.
• Un autre facteur résiderait dans le nombre des bi admis ESSEC x une autre école préférant une autre école du type ENS, ENSAE, CYR à ESSEC…
• Enfin, un dernier facteur, à prendre avec des pincettes, serait que, comme en 2022, les parisiennes décident d’activer leur marge de sécurité, ce qui augmenterait le nombre de places en parisiennes, et donc mécaniquement (par les effets directs et indirects vu ci-dessus) engendrerait une augmentation du dernier admis à ESSEC.

Interprétation finale du dernier rang attendu à l’ESSEC en 2025

Réponse finale le 10 juillet 2025.

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