À la mi-février, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé vouloir construire de nouvelles villes et agglomérations afin, notamment, de résoudre la crise du logement dans le pays et faciliter l’accès à la propriété.
Une crise du logement aiguë
Depuis plusieurs années, les Britanniques rencontrent de plus en plus de difficultés à se loger, notamment à Londres. En cause : une hausse de la démographie et un marché du logement tendu avec des prix qui s’envolent. Les jeunes ont également de plus en plus de mal à devenir propriétaires. Rien qu’entre 2024 et 2025, les prix des logements auraient augmenté de 3 %. Ces dix dernières années, les prix des logements ont globalement augmenté plus vite que l’inflation alors que, dans le même temps, les salaires sont restés relativement stables.
Selon le gouvernement, entre 2014 et 2024, les loyers auraient augmenté de 63 %. Les familles et les jeunes actifs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la colocation ou des logements précaires, insalubres, faute d’avoir trouvé mieux. Par ailleurs, en 2024, plus de 12 000 personnes auraient dormi dans la rue, au Royaume-Uni. Une situation que déplorent le gouvernement et de nombreuses associations locales.
En quoi consiste concrètement le plan d’urbanisme dévoilé ?
Le gouvernement britannique souhaiterait que plus de 1,5 million de logements soient construits d’ici 2030. Plus de 100 sites ont été identifiés pour accueillir chacun près de 10 000 logements. Douze nouvelles villes devraient voir le jour. Keir Starmer a déclaré vouloir des villes de « nouvelle génération » qui incluent des centres médicaux, des établissements scolaires, des transports publics et des logements à des prix abordables.
Afin d’accélérer ces différents projets d’urbanisme, le 10 Downing Street envisage de réviser certaines lois sur l’aménagement du territoire pour faciliter la mise en route des chantiers par les promoteurs immobiliers. Ce nouveau plan d’urbanisme, inédit depuis près de 80 ans, devrait à la fois permettre de loger de nombreux travailleurs, créer des emplois, revitaliser et redynamiser les villes du pays.
Toutefois, l’idée de construire de nouvelles villes n’est pas nouvelle. À la fin des années 1940, pour reconstruire le pays après la Seconde Guerre mondiale, des projets titanesques ont vu le jour et, plus récemment, sous Theresa May, où des villes de taille moyennes sont sorties de terre pour désengorger les grandes métropoles historiques.