dissertation sur la mondialisation

Pendant plusieurs mois, nous avons mené auprès de vous, fidèles étudiants de prépa, une enquête pour savoir ce que vous pensez des écoles, globalement et individuellement, à l’aune de leur déploiement à l’international. Voici donc les résultats, à retrouver dans le magazine Le Major Spécial Ecrits :

Enquête – L’international et les prépas : les résultats

Il y a quelques mois, nous avons lancé sur Major-Prépa une grande enquête pour connaître la perception des étudiants de prépa vis-à-vis de la dimension internationale des écoles qu’ils intégreront par la suite. Nous vous avons aussi demandé quelles étaient vos destinations rêvées. Premier enseignement : le nombre de répondants (plus de 400 à l’heure où nous écrivons ces lignes) atteste de l’intérêt que vous portez à la question !

L’international, critère primordial des étudiants

Vos réponses à la première question de l’enquête « A quel point le fait que ta future école soit internationale est un élément important pour toi ? »  corrobore tout à fait cette idée : pour séduire les étudiants, les écoles de commerce se doivent d’être internationales. Nous arrivons en effet, sur une échelle allant de 1 à 5, à la moyenne de stratosphérique de 4,31/5! Vous êtes d’ailleurs 52,6% à estimer que c’est « fondamental » (5/5). Quoi de plus normal, quand on étudie toutes les régions du monde tout en passant le plus clair de son temps dans les 9m² de sa chambre d’internat, que de vouloir voir du pays ?

Pour les écoles de commerce, le rayonnement de leur marque à l’international est donc un enjeu ambivalent : c’est à la fois un vecteur d’attractivité pour leur recrutement national, mais également leur principal levier de croissance . Depuis 2008, le nombre d’étudiants dans le monde a progressé de plus de 50%. Dans le même temps, la mobilité estudiantine s’est généralisée et un nombre croissant de jeunes Français quitte la France pour suivre leurs études supérieures (plus de 80 000 chaque année selon Campus France). Les business schools françaises n’ont ainsi pas d’autres choix que de s’inscrire dans ce contexte de concurrence mondialisée pour ne pas péricliter.

Enfin, il n’y a pas que le marché de l’enseignement supérieur qui s’est mondialisé. Celui du travail, dans lequel vous évoluerez, l’est au moins tout autant. De fait, inclure une dimension internationale dans le cursus des étudiants est également un défi d’ordre pédagogique pour nos chères écoles.

Les détails de l’enquête

Un déploiement à l’international qui doit encore progresser

Le chemin à parcourir par ces dernières demeure de votre point de vue encore long et tortueux. Un petit 3,21/5 de moyenne à l’affirmation « De manière générale, les écoles de commerce françaises sont suffisamment présentes à l’international » dénote que vous jugez qu’elles peuvent / doivent encore mieux faire, sans que la situation ne soit catastrophique pour autant (nous sommes tout de même au-dessus de la moyenne, et vous ne connaissez que trop bien la valeur de cette barre symbolique !).

Les campus à l’étranger plébiscités

Être internationales, oui, mais comment ? Si l’on se focalise sur votre future expérience, cela passe notamment par les opportunités de départ à l’étranger proposées aux étudiants. Toutes les écoles post-prépas ont ainsi noué des partenariats avec des dizaines voire des centaines d’institutions académiques internationales afin de permettre à leurs pensionnaires d’effectuer un semestre d’échange ou parfois même un double-diplôme en leur sein.

D’autres ont par ailleurs choisi de coupler ce développement de partenariats académiques avec une stratégie d’implantation propre dans des pays étrangers. Ces campus hors de France se limitent parfois à quelques salles de classe au sein d’un établissement partenaire, tandis que certaines écoles investissent dans leurs propres locaux et occupent des surfaces considérables. Quoi qu’il en soit, c’est selon vous un marqueur d’internationalisation très fort : vous avez attribué la note moyenne de 3,82/5 à l’affirmation « Le fait qu’une école ait un campus à l’étranger est un atout majeur », et vous êtes même 40,55% à avoir déclaré être « complètement d’accord » avec celle-ci (5/5).

L’Amérique, je la veux et je l’aurai

Quoi ? Vous ne connaissez pas Joe Dassin… non ? En tout cas, vous pourriez aisément fredonner son refrain avec entrain ; c’est bel et bien l’Amérique qui emporte le plus votre adhésion, et ce malgré « l’effet Trump ». Dans votre notation de 1 (je préfère éviter cette région du monde) à 5 (je rêve d’y aller), vous avez attribué à 3,93 à l’Amérique du Nord, qui se trouve loin devant sa poursuivante, l’Europe (3,51). Viennent ensuite l’Asie du Sud-Est (3,44), l’Océanie avec l’inévitable Australie (3,30), l’Amérique du Sud (3,27) et l’Asie centrale et du Nord (2,76). L’Afrique qui récolte une note peu flatteur de 2,32/5 referme la marche.

Votre perception des écoles

Plusieurs enseignements intéressants découlent de cette question, qui vous demandait d’évaluer chacune des 26 école post-prépas à l’aune de leur déploiement à l’international : d’abord, vous êtes plus au fait de la stratégie de certaines écoles que d’autres. Notre enquête de notoriété spontanée de l’an passé à démontrer que vous connaissiez surtout les onze premières écoles du classement SIGEM, de HEC Paris à KEDGE BS. On constate ici un résultat similaire, avec douze écoles pour lesquelles vous êtes moins de 30% à déclarer n’avoir aucune idée sur la question, quand toutes les autres sont nettement au-dessus de ce seuil.

Douze, et pas onze, car Rennes School of Business, qui navigue généralement entre deux eaux, s’est cette fois-ci clairement établie dans le groupe de tête. L’école bretonne et son corps professoral composé à 90% d’internationaux, qui affirme résolument son identité très « mondiale », s’octroie une jolie 9ème place, devant Audencia BS.

Du reste, ce palmarès ressemble logiquement au classement SIGEM, puisque plus une école est bien classée plus elle a les moyens de mettre en place une stratégie ambitieuse, et surtout plus votre considération générale vis à vis de celle-ci a de chances d’être positive. Néanmoins, quelques nuances intéressantes sont à relever :

L’ESCP Europe domine ses consœurs parisiennes

Dans le duel fratricide des trois Parisiennes, c’est cette fois l’ESCP qui tire son épingle du jeu. L’école du 11ème arrondissement est bien sûr, comme son nom l’indique, résolument tournée vers le contient européen, et capitalise sur ces implantations à Londres, Madrid, Berlin, Turin et Varsovie, tandis qu’HEC Paris est la seule école du top 3 à ne pas posséder de campus hors de l’hexagone. L’ESSEC, qui est installée au Maroc et à Singapour, talonne quant à elle l’école de Jouy-en-Josas. Enfin, L’EDHEC BS et l’emlyon bs – qui conclut le top 5 – se trouvent dans un mouchoir de poche.

Belle percée pour SKEMA BS, contre-performance pour Audencia BS

Faut-il y voir un signe de sa bonne dynamique actuelle (une place gagnée au SIGEM cette année) ? L’école issue de la fusion entre le CERAM BS et l’ESC Lille figure à la 6ème place de ce classement, soit trois places de mieux que son rang au sein de ce même classement SIGEM. L’école a grandement axé sa stratégie sur la création d’une marque globale, et s’est notamment dotée de trois grands campus au Brésil, aux Etats-Unis et en Chine.

Pour autant, implantation étrangère ne rime pas toujours avec perception internationale pour les étudiants : Toulouse BS, qui est basée à Casablanca, à Londres et à Barcelone et Audencia BS qui possède une antenne en Chine se trouvent derrière NEOMA BS et Rennes SB qui ont toutes deux focalisé leur stratégie internationale sur les partenariats académiques.

Le nom a son importance

En bas du classement, on observe une décote assez nette des écoles dont le nom met en valeur une implantation régionale « trop » forte, a fortiori lorsque ce sont des villes de relatives petites tailles : c’est le cas notamment de La Rochelle Business School (18ème au SIGEM, 21ème dans ce classement), l’ESC Pau BS (22ème, 24ème) ou encore l’ESC Clermont (23ème,25ème) ces deux dernières étant particulièrement mal notées comparativement à l’ISG International BS ou SCBS (ex-ESC Troyes) qu’elles surpassent pourtant au SIGEM.

Conclusion de l’enquête

D’abord, un grand merci à tous ceux qui ont pris le temps de répondre à notre enquête ! Nous avons pu mesurer à quel point le critère de l’international était décisif dans vos choix d’école : cela nous a incités à en faire le thème du dossier principal du Major spécial oraux, qui paraîtra en mai 2019.

Nous attirons enfin votre attention sur le fait que le classement des écoles que nous venons d’établir découle uniquement de vos réponses, et donc de la perception que vous vous faites de ces écoles. La grande similitude que l’on observe entre celui-ci et le classement SIGEM n’est pas anodine : elle démontre que cet indicateur façonne grandement votre opinion sur telle ou telle école. Or il faut garder à l’esprit que le classement SIGEM n’est que le reflet… de la perception de vos ainés au moment de choisir leur école ! Aussi ce palmarès de l’international est-il à prendre avec des pincettes : il ne doit pas se substituer à vos propres recherches sur les écoles et leurs opportunités à l’étranger, car vous avez tous des aspirations différentes à cet égard.

Voir les résultats complets directement dans le magazine :