Le bras de fer entre les représentants des CPGE et le Rectorat de Paris se poursuit. Une autre classe serait désormais menacée à Rennes, en plus des 4 prépas parisiennes dont la fermeture, programmée pour la rentrée 2024, a été annoncée fin novembre. Les soutiens aux classes concernées se multiplient. Une nouvelle manifestation se tiendra à Paris, le lundi 15 janvier.

Dans un communiqué diffusé le 26 décembre, la conférence des classes préparatoires* s’associe à trois organisations syndicales (SNALC, SNES-FSU et SNFOLC) et appelle a une nouvelle manifestation en soutien aux prépas concernées par les fermetures. Cette mobilisation, qui se tiendra à Paris le lundi 15 janvier, est cependant souhaitée d’ampleur nationale. Professeurs, étudiants et anciens étudiants de toutes les académies sont invités à s’y associer pour « faire échouer ces projets de fermeture qui, à n’en pas douter, en susciteront d’autres« . Le rendez-vous est donné pour 13h, place de La Sorbonne, avec un départ à 14h en direction du ministère de l’Education nationale, précise le communiqué.

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La crainte de nouvelles fermetures de CPGE

Les arguments du rectorat pour justifier ces fermetures sont difficilement recevables. Le motif des places non pourvues inquiète particulièrement les syndicats : « Si des classes à 47 étudiants ferment à Paris, que va-t-il se passer plus tard en région ? », alerte Julien Luis, responsable national des CPGE au SNES-FSU, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 20 décembre en présence de 4 organisations syndicales et des associations de professeurs de CPGE. « Aucune des classes qui ferment à Paris n’entre dans les critères que le rectorat dénonce, à savoir l’élitisme, les faibles effectifs et le manque de boursiers ! », confirme à l’AEF** Benoît Conétable, secrétaire du SNFOLC75.

Arnaud Jacobin, représentant CPGE au sein du même syndicat, défend le principe du maillage territorial assurant aux bacheliers de toutes les académies qui le souhaitent une place en prépa, formation offrant « un soutien, un taux d’encadrement et une vision d’exigence que tous n’ont pas eue dans le secondaire. C’est aussi un ascenseur social pour les élèves qui ne sont pas forcément les plus favorisés. On va les empêcher d’accéder à des classes qui sont un modèle de réussite républicain ».

L’ouverture de 2 prépas à destination des lycéens professionnels est aussi évoquée pour « compenser » la fermeture des 4 CPGE parisiennes. « En invoquant des calculs de court terme, en parlant de compenser des fermetures par des ouvertures, c’est oublier que nous sommes dans un continuum. Nous avons besoin d’une sérénité et d’une visibilité sur le long terme », rappelle à l’AEF Véronique Bonnet, vice-présidente de l’APHEC.

Mobilisation renforcée à l’approche de l’ouverture de Parcoursup 2024

Ensemble, associations et syndicats dénoncent une « casse » du système » et « une remise en cause du modèle des CPGE économiques et commerciales, scientifiques et littéraires ». Les échos concernant une classe menacée à Rennes renforcent les inquiétudes. La mobilisation contre ces fermetures va s’intensifier à l’approche de l’ouverture des inscriptions Parcoursup 2024. Major Prépa suivra les actions qui se dérouleront sur la journée du 15 janvier.

*Conférence regroupant 6 associations de professeurs de CPGE : APPLS, APHEC, UPA, UPLS, UPS et UPSTI
**Dépêche du 21/12/2023 par Julie Lanique