Major Prépa > Actualité > Congrès APHEC 2023 : écrire la suite de l’histoire de la prépa EC

Ce vendredi 9 et samedi 10 juin se tient le traditionnel congrès annuel de l’APHEC. Chaque année accueillis par une école différente, les membres de l’Association des professeurs de classes préparatoires économiques et commerciales se rassemblent en 2023 sur le campus de Montpellier Business School pour échanger sur la filière et faire le point sur l’activité des mois passés. En amont de l’assemblée générale de l’association, le bureau de l’APHEC a répondu aux questions de la presse spécialisée sur l’état des CPGE EC. Major-Prépa était sur place pour prendre le pouls après une année tendue.
Si les premier chiffres Parcoursup sont rassurants et permettent de se projeter sur une rentrée 2023 avec davantage d’étudiants sur les bancs des prépas ECG, l’hémorragie des effectifs vécue en 2021 (-12,7%) reste dans les esprits des professeurs concernés. Alain Joyeux, président de l’APHEC, regrette par ailleurs la baisse importante du nombre de candidates à la BCE 2023, 4 fois supérieure à celle des candidats (-8% au total). Si l’avis de tempête semble passé, la houle souffle encore sur la filière en cette fin d’année.
Dans cet article, nous ne reviendrons pas dans le détail sur les étapes qui ont conduit le Ministère à abandonner le projet de réforme annoncé en début d’année pour nous concentrer sur les pistes d’évolution de la prépa EC présentée par l’APHEC.
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« Nous ne sommes pas dans une bulle », Alain Joyeux, APHEC
« Nous ne sommes pas dans une bulle, soutient Alain Joyeux en préambule à l’échange. Nous sommes convaincus que la prépa ne peut pas être la seule à ne pas bouger dans ce contexte de grande mutation de l’économie, de la société… et de l’éducation ! » Un constat clair et commun est dressé par l’ensemble des acteurs qui travaillent à définir les nouveaux contours de la classe prépa EC : des adaptations sont nécessaires, notamment en intégrant plus de contacts avec l’entreprise dans le cursus, ou encore avec les écoles de management.
Ces dernières forment néanmoins déjà un continuum sur lequel la filière continue de travailler pour promouvoir un cycle de 5 années d’études, Grandes Écoles et classes prépa ensemble, et non une addition de 2 puis 3 années post-bac. « Notre dialogue avec la CDEFM* est très constructif, observe Alain Joyeux. Il y a une vraie volonté d’avancer ensemble, loin du cliché de l’immobilisme ou du conservatisme dont les classes préparatoires sont parfois encore taxées, à tort ! »
Des efforts ? Ok ! Des sacrifices ? Non merci !
Souhaitant faire la lumière sur les raisons de la désaffection des prépas par les lycéens, la CDEFM a commandité une grande enquête nationale au cours de laquelle une centaine de personnes ont été interrogées. Les profils sollicités sont d’actuels et d’anciens préparationnaires, des élèves ayant renoncé à cette orientation, d’autres encore qui la contournent. Tous ont été invités à donner leur avis et partager leur expérience de la prépa lors d’entretiens qualitatifs.
Quelles conclusions peuvent être tirées de ces échanges ? « Les étudiants font désormais une différence forte entre effort et sacrifice. Ils sont prêts à faire des efforts pour mener à bien leur parcours académique, mais ne sont pas d’accord pour sacrifier une passion, un rythme de vie, un équilibre… Pour eux, la prépa est associée à l’image du sacrifice, et cela doit changer. » Autres pistes de réflexion explorées par l’APHEC à la lumière de cette étude : le « groupe classe » rassure et stimule beaucoup les préparationnaires. Les répondants passés par une prépa soulignent aussi la qualité des enseignements et des enseignants et le sentiment d’avoir suivi une formation premium. « Les étudiants sont heureux du contenu et de l’équilibre des enseignements en CPGE EC« , se réjouit Alain Joyeux.
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Frais de scolarité 2023 : l’APHEC offre une bourse à un futur étudiant de MBS
Interrogée au sujet de l’augmentation de frais de scolarité, l’APHEC se veut rassurante : « je ne connais aucun étudiant qui a dû renoncer à une intégration pour des raisons financière« . Cependant, Alain Joyeux confirme qu’à mesure de l’approche des oraux, les professeurs de CPGE sont nombreux à faire face à des questions d’élèves au sujet du financement de leur future scolarité en école de management. « Notre défi est de garantir que chaque étudiant puisse supporter ses frais de scolarité. Bourses, prêts, défiscalisation des frais… Nous explorons avec les écoles toutes les solutions possibles. En étant bien conscients que ces dernières ne peuvent pas diviser leurs tarifs par deux. Nous savons leurs contraintes et les exigences auxquelles elles font face. » L’alternance a par ailleurs été louée comme une « solution » dont il n’est aujourd’hui plus possible de se passer et envisagée par de plus en plus de préparationnaires.
Enfin, l’APHEC a annoncé par la voix de son trésorier, Philippe Kohler, professeur honoraire d’Allemand, le soutien financier à un futur étudiant de MBS identifié comme boursier à l’échelon le plus élevé. Ce soutien prendra la forme d’une bourse, financée par un don de l’APHEC à la Fondation de MBS.
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Finalement, que va devenir la prépa ?
La classe prépa EC est aux prémisses d’évolutions majeures qui se mettront en place dans les prochains mois, à mesure de la reprise d’un dialogue avec les ministères de l’Éducation et du Supérieur. En attendant, « les effectifs de septembre 2023 seront scrutés à la loupe…« , anticipe Alain Joyeux. Trop de vœux sont aujourd’hui encore en attente sur Parcoursup pour avoir une estimation correcte du nombre d’élèves en première année de CPGE EC à la rentrée prochaine.
La filière compte malgré tout sur la confirmation d’un rebond pour dissuader les pouvoirs publics compétents de valider la fermeture de classes prépa de proximité. L’APHEC a annoncé créé des postes de « délégués académiques » afin de nouer un dialogue plus serré à échelle locale sur la question du maillage territorial des prépas.