Major Prépa > Méthodologie > L’interview de François, Major aux écrits HEC 2025

Major Prépa est ravi de vous partager l’interview de François, élève en prépa ECG à Saint-Louis, qui a réussi l’exploit d’être major aux écrits d’HEC 2025 ! Découvre dans cet article ses conseils et les méthodes de travail qui lui ont permis de majorer le concours HEC 2025.
Hello François ! Peux-tu te présenter ?
Salut ! Je m’appelle François Jeske, je viens de Paris. J’ai fait mon lycée dans le 7e arrondissement, dans un lycée public, puis je suis entré à la prépa ECG du lycée Saint-Louis. J’ai choisi les options maths approfondies et HGG, avec anglais en LV1 et allemand en LV2 (mon père est allemand mais il ne m’en a pas parlé donc je partais de loin haha).
En dehors de la prépa, je fais pas mal de sport : boxe thaï, tennis, surf pendant les vacances. J’ai toujours su que je voulais bosser dans l’entrepreneuriat, et je voyais la prépa comme le meilleur moyen de me challenger intellectuellement.
Quelles étaient tes notes tout au long de l’année ?
En arrivant en 1A, je n’avais rien fait de l’été, vraiment rien, je suis arrivé comme une fleur. J’ai eu des bonnes notes dans l’ensemble, j’étais dans le top 10 aux premiers concours blancs, mais je n’avais pas encore trouvé mes méthodes. Certains s’en sortaient mieux que moi, notamment en langues. Disons que j’étais polyvalent, mais je ne sortais pas du lot.
C’est en commençant à réfléchir à une stratégie par matière, à tester ce qui marchait sur moi, que j’ai vraiment progressé. J’ai fini premier au deuxième concours blanc de première année, et là je me suis dit que viser HEC, c’était possible.
Avais-tu mis en place des méthodes de travail en particulier au cours de l’année ?
Oui, clairement. Je travaillais tout le temps seul chez moi, j’avais pris un appart exprès pour ça. Beaucoup allaient à la BU, mais pour moi c’était plus efficace d’être tout seul, hyper focus.
En 1A je bossais environ 3h par jour, j’avais une vie sociale, je faisais du sport, c’était équilibré. Pendant les vacances, je me détendais la première semaine (sport, détente) puis la deuxième semaine, je bossais à fond (6-7h par jour).
Et en 2A, comment ça s’est passé ?
Rien à voir avec la 1A, j’ai vraiment changé de rythme. Je bossais tous les soirs de 17h à minuit, parfois je mangeais en même temps, j’étais à fond. Je me levais vers 7h, je ne dormais pas énormément mais franchement ça passait. Et de septembre à janvier… je faisais quasiment que des maths. J’ai carrément arrêté d’aller en français et en philo, et pour la géopo, je fichais les cours mais je ne les apprenais pas encore.
J’avais une semaine d’avance sur le programme, je bossais à mon rythme. Je savais que je voulais exploser en maths, donc je faisais que ça. Je ne passais pas ECRICOME, donc je m’étais calé trois bonnes semaines de révisions à bloc. Pendant les vacances, je bossais 10h par jour. À Noël j’ai quand même pris quelques jours pour aller surfer, mais à part ça, c’était boulot non-stop. En février, j’étais chez mes grands-parents avec un pote, on s’était fait notre petite semaine de révisions.
Comment tu travaillais matière par matière ?
Les mathématiques
C’était clairement ma matière prioritaire. En 2A, je faisais quasiment que ça de septembre à janvier. Je révisais un peu le cours, mais ce qui comptait surtout pour moi, c’était de maîtriser à fond les bases. J’ai refait tout le programme de 1A pendant l’été, parce que je savais que j’avais plus de taf que d’autres dessus.
Et à partir de février de la 2A, je me suis mis en mode annales à fond. J’ai dû en faire une quarantaine, surtout les maths 1 et 2, mais je choisissais les sujets sans parties trop cheloues (genre pas de complexes). Je bossais en conditions réelles : 4h de sujet, 1h de correction. Je faisais très peu les parties 3, parce que ça ne retombe jamais franchement. Ce qui m’a vraiment aidé aussi, c’est le méga répertoire des annales de maths, avec toutes les questions que j’avais vues.
Géopolitique
Alors là, j’ai pris du temps avant de m’y mettre vraiment. Jusqu’en février de la 2A, je fichais les cours mais je ne les apprenais pas. Ensuite, j’ai enclenché : je bossais surtout la méthode, je faisais plein de plans et je lisais beaucoup pour avoir des chiffres, dates, dirigeants, etc. J’utilisais Anki pour bien retenir tout ça.
Pendant les révisions, je bossais un cours par jour, par zone géographique. Mais je n’apprenais pas mes plans par cœur, jamais. Je trouve que ça nous pousse à plaquer des infos qui n’ont rien à voir avec le sujet. Moi je voulais comprendre le paradoxe du sujet, me poser les bonnes questions. Et ne pas tomber dans le piège du hors sujet.
La culture générale
La CG, j’ai pas fait grand-chose en 1A. En 2A, je savais que je ne pouvais pas rattraper tout ce que je n’avais pas vu, donc j’ai construit une stratégie simple : 30 paragraphes appris par cœur, faits avec ChatGPT, et un bouquin acheté. Je les ai adaptés, personnalisés, articulés autour de références qui me parlaient.
La CG, ça ne m’intéressait pas trop, mais je ne voulais pas faire n’importe quoi. Donc j’ai misé sur une copie bien écrite, structurée, avec les bons paragraphes au bon endroit. Ce n’était pas la matière où j’allais chercher un 20, mais je voulais assurer un truc solide.
Les langues
Franchement, j’ai pas passé ma vie dessus. En 2A, j’ai dû bosser quoi… 25-30 heures par langue max, à tout casser. Mais j’ai essayé d’être très malin dans la façon de bosser. J’utilisais ChatGPT Premium, je lui mettais mes fiches d’erreurs, les rapports de jury, les attendus… et il me pondait des phrases, des thèmes, du vocabulaire à réutiliser.
Je bossais des sujets d’actualité, je reprenais des phrases de journaux et j’essayais de les caler dans des traductions. Surtout en allemand, je m’étais mis à bosser des structures vraiment pas simples, que ne t’oses pas sortir si t’as pas préparé. Et en vrai, en cours de langue… je faisais de la géopo (rire). Donc je misais tout sur la préparation perso + les colles.
Au final : 17 en anglais, 17,2 en allemand, donc je pense que le plan a bien marché.
Comment t’as vécu les concours ?
Franchement… c’était intense. J’étais un peu stressé, logique, mais j’ai eu la chance de passer les épreuves dans ma salle de cours à Saint-Louis, donc je me sentais un peu à la maison.
Le premier jour, c’était pas ouf : le sujet de philo sur les images m’a bien eu, j’ai fini avec 13 (ma pire note de tous les concours), et les maths emlyon, j’ai pas réussi à aller au bout. Là je me suis dit : “OK, va falloir remonter.”
Heureusement, après ça a tourné : 20 en maths 1, alors que le sujet était monstrueux. Vraiment le plus dur que j’aie jamais vu. Mais je m’étais préparé comme un fou, donc j’ai gratté des points partout, même en Python. Ensuite maths 2, j’étais hyper à l’aise, j’ai failli finir le sujet, j’espérais le 20… j’ai eu 19, donc j’étais content. Synthèse : bien passé. Géopo sur la Chine : ça m’a parlé. À part la première journée, j’ai plutôt bien géré.
Et les résultats d’admissibilité ?
Ah ça, gros moment ! J’étais hyper stressé, je ne m’attendais à rien de fou, genre 400e ou 500e au classement… Et là je reçois des messages de mes potes avant même d’avoir ouvert le lien ! Je n’y croyais pas.
J’ai mis du temps à réaliser. J’ai fêté ça avec mes potes le soir-même, puis le lendemain je me suis remis à bosser pour les oraux. Là je me suis dit : “OK, faut aller au bout.”
Voici les notes que j’ai obtenues :

Et pour les oraux, tu étais dans quel état d’esprit ?
Beaucoup plus chill que pour les écrits. J’étais confiant, je savais que j’avais bossé, que j’étais prêt. Je faisais des colles tous les jours, surtout en maths et en langues, et je bossais la géopo avec mes potes, c’était plus motivant.
Pour la CSH, je n’ai pas tenté d’apprendre de nouvelles œuvres, c’était trop tard. J’ai fait une fiche avec ChatGPT, à partir des œuvres que j’avais déjà lues. Et en maths, j’ai revu les deux années, quelques exos types, et basta. Ce qui comptait pour moi, ce n’était pas refaire 15 annales, mais savoir réagir en face du jury.
Entre les épreuves, je discutais avec les admisseurs, je me détendais, je faisais un peu de sport. Deux jours avant HEC, j’ai arrêté de bosser, afin d’être bien reposé !
Tu t’en es beaucoup servi, de l’IA, pendant ta prépa ?
Oui, énormément. J’avais ChatGPT en version payante, et je l’ai utilisé dans presque toutes les matières. En géopo par exemple, je lui demandais de résumer des cours ou des articles, parce qu’il y avait trop de contenu et je n’avais pas le temps de tout garder. Je l’utilisais aussi pour trouver des exemples, clarifier un point, ou simplifier certaines explications.
En langues, je m’en servais pour travailler à partir de mes erreurs : je mettais mes fautes, et il me proposait des phrases à retravailler ou à traduire, avec des tournures utiles. Je ciblais des sujets d’actualité, des expressions à placer, ça me faisait gagner un temps fou.
En philo aussi, ça m’a aidé à construire mes paragraphes : je lui donnais mes idées, et il m’aidait à les formuler plus clairement, à articuler les références.
Même en maths, parfois, je lui posais des questions sur des démonstrations, ou je lui montrais un exo pour avoir une piste quand je n’avais pas la correction. Ce n’est pas parfait, mais quand on lui donne les bons éléments, ça peut vraiment dépanner.
Par contre, ce qui change tout, c’est le prompt. Il faut savoir quoi lui demander, comment, et être précis. Sinon, il peut partir un peu dans tous les sens. Mais une fois que tu sais bien t’en servir, c’est un super outil.
Lire aussi : Notre enquête sur l’usage de l’IA en prépa
Un dernier conseil pour ceux qui entrent en prépa ou qui passent les concours cette année ?
Je dirais d’abord qu’il faut être prêt à bosser, vraiment. C’est une formation exigeante, mais c’est aussi une super école de rigueur. On progresse énormément, pas seulement sur le plan scolaire, mais aussi en organisation, en gestion du stress, en maturité.
Ce qui compte le plus selon moi, c’est l’anticipation. Être capable de prendre du recul, de se dire “ok, j’ai deux ans, qu’est-ce que je dois mettre en place pour progresser au bon moment ?”. Il faut apprendre à se connaître, à voir ce qui marche pour soi, et pas juste recopier ce que les autres font.
Et puis, même si vous ne venez pas du “meilleur” lycée ou si vous pensez que vous partez de loin, c’est largement possible de viser les meilleures écoles. Avec une méthode claire, de l’organisation, et un vrai engagement dans ce que vous faites, vous pouvez aller très loin.
Merci à François pour l’interview ! Au passage, si tu veux télécharger un exemple de carte Anki, c’est par ici :