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Le 4 mai 2025, la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne ont donné le feu vert à la Bulgarie pour rejoindre la zone euro dès le 1er janvier 2026. Elle deviendrait ainsi le 21e État à la rejoindre. Toutefois, en juillet prochain, les ministres des Finances des pays de l’Union européenne devront approuver cette adhésion, ce qui ne devrait pas être un obstacle pour le pays d’Europe de l’Est qui a fait son entrée dans l’UE en 2007.

La Bulgarie respecte tous les critères

Pour entrer dans la zone euro, certains critères sont à respecter :

  • Garantir la stabilité des prix (avoir une inflation qui ne dépasse pas de plus de 1,5 point de pourcentage les trois pays membres les plus performants en matière d’inflation).
  • Avoir un déficit public et une dette publique soutenables et viables, respectivement inférieurs à 3 % et à 60 % du PIB.
  • Un pays candidat à l’euro doit aussi participer au mécanisme de change MCE II pendant au moins deux ans, sans qu’il y ait de dévaluation de la monnaie nationale par rapport à l’euro.
  • Et avoir un taux d’intérêt à long terme qui ne soit pas supérieur de 2 points de pourcentage des trois pays les plus performants en la matière.

 

Une fois les critères respectés, la BCE, la Commission européenne et les États membres de l’UE, par la voix de leur ministre des Finances, après avoir consulté le Parlement européen, donnent leur feu vert à l’adhésion à la zone euro.

La Bulgarie souhaite rejoindre la zone euro depuis plusieurs années déjà mais, jusqu’à présent, le critère concernant l’inflation n’était pas respecté. Ces dernières semaines, l’inflation était passée à 2,7 %, juste en dessous de la barre des 2,8 %, l’actuel chiffre de référence. Néanmoins, la Commission européenne n’exclut pas que l’inflation bondisse jusqu’à 3,6 % sur le second semestre 2025, mais anticipe dans le même temps une baisse de l’inflation avant la fin de l’année, permettant à la Bulgarie de repasser sous les 2 % d’inflation.

Avec une dette publique de 24,1 % du PIB en 2024, la Bulgarie s’avère bonne élève. La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué un pas de plus pour la Bulgarie vers l’adoption de la monnaie unique, avant d’ajouter que « grâce à l’euro, l’économie bulgare se renforcera, avec davantage d’échanges avec les partenaires de la zone euro, d’investissements directs étrangers, d’accès au financement, d’emplois de qualité et de revenus réels. »

Toutefois, le soir même de l’annonce, des milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale bulgare pour exprimer leur opposition à l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro, craignant une flambée des prix.

Certains pays résistent pour conserver leur monnaie nationale

À compter du 1er janvier 2026, il ne restera que peu de pays de l’UE à rejoindre la zone euro : la République tchèque, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Suède. Le Danemark bénéficie d’une exception.

En théorie, chaque État, membre de l’UE et remplissant les critères nécessaires à l’adhésion à l’euro, doit adopter la monnaie unique, mais après l’échec d’un référendum en 2000, le Danemark a négocié un accord avec l’UE pour l’exempter de cette obligation. Avant le Brexit, le Royaume-Uni aussi bénéficiait d’une exception pour rejoindre la zone euro.

Cependant, la Suède exprime depuis l’échec du référendum de 2003 son refus de rejoindre la zone euro, alors même qu’elle pourrait respecter l’ensemble des critères nécessaires à l’adoption de la monnaie unique. La raison principale qui la protège pour le moment de l’euro est son refus actuel d’adhérer au mécanisme de change MCE II. La Pologne exprime également ses craintes quant à la monnaie unique, malgré un gouvernement dirigé par Donald Tusk, pro-européen. La Hongrie de Victor Orban, également, ne souhaite pas dans l’immédiat devenir membre de la zone euro.

La Roumanie, quant à elle, souhaiterait adopter l’euro avant la fin de la décennie. Mais, aujourd’hui, le pays d’Europe de l’Est semble encore loin de son objectif avec un déficit excessif (9 % du PIB) et un taux d’inflation élevé, proche des 5 %.