Forêt

Le globe compte environ quatre milliards d’hectares de forêts, représentant plus de 30 % des terres émergées ! Si tu étudies la géographie en khâgne A/L ou B/L, difficile de passer à côté des espaces forestiers dans tes dissertations ou dans tes khôlles.

Aujourd’hui, nous te proposons d’en apprendre un peu plus et d’étudier les forêts sous un angle géographique. Tu seras incollable sur le sujet pour tes concours !

La forêt vue par la géographie

Un objet d’étude ancien

L’étude des « formations végétales » est un des champs de la biogéographie. Cette discipline géographique a pour objet la répartition de la faune et de la flore dans les milieux biologiques, mais aussi leur exploitation par les sociétés.

La biogéographie a été centrale dans la géographie moderne. Par exemple, avec les travaux du naturaliste prussien Alexander von Humboldt, un cofondateur de la Société de géographie de Paris. La discipline est aujourd’hui minoritaire et peu étudiée par les géographes.

Des questions cruciales aujourd’hui

La question de la couverture végétale est très importante pour les géographes. Ils l’étudient en tant que milieu ou en tant que ressource pour les sociétés humaines (tourisme, sylviculture).

Enfin, au-delà de l’intérêt économique, les formations végétales et plus particulièrement les forêts revêtent également un intérêt patrimonial.

En France, on peut penser à la forêt de Fontainebleau (Île-de-France) ou à celle de Brocéliande (Bretagne). À l’été 2022, cette dernière a été touchée par des incendies. Une des priorités des pompiers, en plus de la préservation de l’espace boisé lui-même, a été de protéger les lieux mythiques des légendes arthuriennes. Cet exemple illustre bien l’importance de la forêt, tant pour des raisons culturelles que de biodiversité.

Comment définir la forêt ?

Dans leur Dictionnaire de géographie, Pascal Baud, Serge Bourgeat et Catherine Bras proposent une définition géographique de la forêt. Selon eux, elle désigne « un espace couvert d’arbres en formation relativement serrée, dominant souvent un sous-bois arbustif ou herbacé ». D’après leur définition, la forêt se distingue du bois parce que sa surface est plus étendue.

Il existe aussi des définitions administratives de la forêt, qui varient selon les pays. Chacun d’entre eux dessine une catégorie « forêt » en fonction de la hauteur des arbres, de leur densité ou de la présence d’un sous-bois.

Forêt et écologie

De fait, la forêt joue un rôle majeur sur le plan écologique. Elle fournit de l’oxygène et de l’eau à l’atmosphère et absorbe du CO2. C’est ce qui explique qu’on parle notamment de l’Amazonie comme du « poumon vert » de la planète.

La forêt participe également à la lutte contre l’érosion des sols, puisqu’elle régule l’écoulement des eaux en cas de fortes pluies. Elle peut limiter les glissements de terrain ou ralentir les crues torrentielles. Les zones boisées denses protègent par ailleurs du vent et de la désertification.

La déforestation

La déforestation en général est de plus en plus décriée. Elle contribue aux émissions de gaz à effet de serre qui favorisent des incendies, engendrant eux-mêmes la disparition des forêts.

Ce cercle vicieux a été tout particulièrement pointé du doigt dans le cas de l’Amazonie. Les enjeux autour de l’exploitation de cette forêt équatoriale ont été au cœur des débats pour la présidentielle au Brésil à l’automne 2022.

Déforestation
L’exploitation des ressources en bois ou le développement de zones agricoles expliquent dans certains cas les processus de déforestation. (Crédit photo : Pixabay)

La disparition de forêts pose également la question de la biodiversité. Le recul de la richesse et de la variété des espèces animales et végétales peut avoir des conséquences graves pour l’environnement ou les sociétés humaines.

Cette prise de conscience de la nécessité de défendre la biodiversité a conduit des institutions internationales comme l’UNESCO à plaider pour une meilleure gestion des ressources forestières.

La reforestation

En Chine, les politiques de déforestation, notamment sous Mao avec le « Grand bond en avant » et la « Révolution culturelle », ont favorisé l’expansion de déserts. Depuis les années 1990, le gouvernement chinois développe donc une politique de reforestation.

Ce projet dit de la « Grande Muraille verte », s’il est vivement critiqué par certains chercheurs, a néanmoins permis de réduire les tempêtes de sable et la désertification. Les solutions de reboisement peuvent également servir à fixer les sols.

Une autre solution consiste à développer la fonction récréative de certaines forêts, notamment avec le tourisme vert.

Tu peux en apprendre plus sur le sujet en consultant notre article sur le tourisme.

L’intérêt économique de la forêt

Par le passé, la forêt a eu une importante fonction alimentaire (cueillette, chasse). Elle est aujourd’hui marginale ou réduite à certains territoires. En France, les défenseurs de la chasse sont minoritaires (en 2021, seul un Français sur cinq était favorable à la chasse d’après l’Ipsos) et s’appuient davantage sur son intérêt patrimonial qu’alimentaire ou économique.

La forêt conserve en revanche une importante fonction énergétique, puisque le bois permet de se chauffer. La sylviculture en général (l’entretien et l’exploitation de la forêt) est une activité économique essentielle pour de nombreux pays. C’est le cas des États-Unis, du Canada, de la Russie ou de la Chine, qui sont les principaux producteurs de bois et de ses produits dérivés. En plus du chauffage, la sylviculture permet la fabrication de pâte à papier, de meubles, mais aussi de produits chimiques et pharmaceutiques (ils représentaient quatre milliards de mètres cubes de bois en 2012).

L’intérêt patrimonial de la forêt

Par leur biodiversité, certaines forêts sont reconnues par l’UNESCO comme membres à part entière du « patrimoine mondial de l’humanité ». C’est le cas de l’Amazonie centrale (Brésil) ou de la Vallée de Mai (Seychelles), dont l’organisation met en avant les « écosystèmes uniques ».

Les forêts peuvent aussi avoir une importance patrimoniale sur le plan culturel. Tu peux retenir plusieurs exemples français célèbres. Tout d’abord la forêt bretonne de Brocéliande, que nous avons évoquée plus haut dans l’article. Elle est connue pour son lien avec les légendes arthuriennes. On peut y trouver des lieux-dits comme le tombeau de Merlin l’enchanteur ou la maison de la fée Viviane.

Une autre forêt connue pour son patrimoine culturel est celle de Fontainebleau. Située au sud de Paris, elle entoure le château royal du même nom. Les visiteurs peuvent suivre des sentiers mythiques, comme la balade des peintres de Barbizon, chère à Auguste Renoir.

Fontainebleau
La forêt de Fontainebleau est connue pour ses sentiers et ses rochers. (Crédit photo : Pixabay)

Dernier exemple que tu peux retenir : la forêt de Compiègne (Hauts-de-France). Elle est célèbre pour le chêne Saint-Jean qui aurait été planté sous le règne de Saint-Louis, mais aussi pour la clairière de Rethondes. C’est là que fut signé l’Armistice du 11 novembre 1918. La municipalité de Compiègne en a fait un lieu de mémoire et de pédagogie en créant un mémorial.

 

Le cas de la forêt française

La France métropolitaine possède la quatrième surface forestière d’Europe. C’est sans compter les plus de 7,5 millions d’hectares de forêts dans les DROM, et notamment en Guyane. En 2012, la forêt occupait un peu moins de 30 % du territoire français métropolitain.

10 % des forêts françaises appartiennent à l’État et 16 % aux collectivités territoriales. Elles sont gérées par l’Office national des forêts (ONF). Les plus forts en maths auront déduit que les trois quarts des espaces forestiers appartiennent à des propriétaires privés. La plupart sont regroupés dans des associations locales et leurs activités sont coordonnées par le Centre national de la propriété forestière.

En France, comme dans beaucoup d’autres pays, la forêt est une ressource exploitée par la sylviculture. La filière bois représentait 550 000 emplois dans l’Hexagone en 2011. Dans les années 2000, les exportations de bois ont crû de 40 %, du fait de la mondialisation.

Mais les forêts françaises ne sont pas qu’exploitées comme une ressource économique. Elles sont parfois considérées comme des espaces protégés. Depuis 2001, avec la loi d’orientation pour la forêt, le rôle des espaces forestiers dans le développement durable est reconnu par l’État. On peut par ailleurs relever que 40 % des sites « naturels ou semi-naturels » protégés par Natura 2000 sont en zone forestière.

Tu en sais à présent un peu plus sur le point de vue des géographes sur les forêts en France et dans le monde. Ces notions peuvent s’avérer indispensables, surtout pour réussir les commentaires de carte topographique en khôlle ! Les exemples cités dans l’article peuvent également nourrir tes dissertations. Tu pourras les compléter en consultant nos autres articles sur la prépa littéraire accessibles en cliquant juste ici. Bon courage dans tes révisions !